Le correspondant des affaires militaires et de sécurité du Yedioth Ahronoth, Yossi Yehoshua, estime que les nombreuses pertes et les histoires douloureuses du côté israélien reflètent la réalité des combats terrestres à Gaza, ce qui pourrait affecter la conscience israélienne de la guerre à l’avenir.
Le correspondant militaire a expliqué que malgré les déclarations du ministre de la Défense Yoav Galant et du chef d’état-major Halevy concernant les « signes d’échec » du mouvement Hamas, un officier supérieur de l’armée israélienne présent lors des incursions terrestres à Gaza a déclaré qu’« il est plus correct de parler de signes d’érosion et non de signes quelconque d’un effondrement ou de signes d’affaiblissement ».
« Trois bataillons du Hamas qui ont choisi de ne pas se retirer vers le sud se livrent à des combats acharnés et continuent de s’engager dans le nord, sachant que ce sont ces zones dont l’armée a annoncé avoir pris le contrôle strict, et où les forces des factions se rassemblent toujours au-dessus et au-dessous du sol dans le nord de Gaza, ce qui pose un défi opérationnel à l’armée israélienne », ajoute le journaliste israélien.
Selon ses estimations « le scénario du succès à Khan Younes ne résoudra pas le problème de Rafah, et ce succès est une nécessité fondamentale pour mettre fin à la contrebande d’armes en provenance d’Egypte ».
Et de poursuivre : « Dans cette zone au sud de Rafah, le Hamas ne dispose pas de forces entraînées mais les Égyptiens font pression sur Israël pour qu’il n’y opère pas militairement en prévision du déplacement et de la migration des habitants de Gaza vers Rafah, en Égypte. »
L’armée est stupéfaite des capacités militaires du Hamas
Cette même lecture a été revue par le correspondant militaire du site Internet du journal Yedioth Ahronoth, Yoav Zeitoun, qui a récemment accompagné les forces terrestres israéliennes progressant vers Khan Younes, soulignant que la réalité du terrain et les combats acharnés sont complètement différents des déclarations des responsables politiques et des évaluations militaires, qui disent qu’« il y a des signes de désintégration du Hamas ».
Zeitoun a expliqué que les combattants mènent de violents combats et des affrontements même dans le nord de la bande de Gaza, la zone que l’armée a pénétrée et dont elle a annoncé avoir pris le contrôle.
Il a ajouté : « Ces endroits sont encore le théâtre d’affrontements, alors que les forces israéliennes y sont engagées dans des combats difficiles au moment où la progression sur le terrain semblait très lente. »
Le correspondant militaire a rappelé que la région de Beit Hanoun, au nord de la bande de Gaza, est toujours le théâtre de combats et d’affrontements, malgré les affirmations de l’armée selon lesquelles elle l’a « purgée » de ses militants.
Il a précisé que les forces israéliennes dans certaines zones « ont dépassé les forces armées du Hamas et se sont abstenues d’entrer en conflit ou de se battre contre elles », ce qui s’est produit dans de nombreuses régions de Nuseirat, al-Boreij et Deir al-Balah, où il y a un Brigade combattante du Hamas qui continue de tirer des roquettes vers les villes israéliennes.
Selon lui, les déclarations des hommes politiques et des militaires à Tel Aviv selon lesquelles « le Hamas montre des signes de désintégration ouvrent la voie au discours public en Israël, ainsi que sur le terrain et sur les champs de bataille ».
« L’armée israélienne est chaque jour stupéfaite par l’étendue de la force et des capacités militaires dont dispose le Hamas dans la bande de Gaza, devenue une véritable armée à seulement 50 kilomètres de Tel-Aviv », a-t-il rapporté.
Source: Médias