Alors que deux nouveaux navires se rendant en « Israël » ont essuyé des tirs, l’ancien commandant de la marine israélienne, Eliezer Merom, a déclaré que les forces armées yéménites imposent un blocus naval complet à « Israël ».
Dans une interview avec la chaîne israélienne Channel 12, Merom a ajouté que » l’espace de la mer Rouge n’est pas à nous, mais c’est un important couloir de transport maritime pour Israël, et il en a entièrement besoin « .
Il a souligné que 95% des marchandises qui entrent et sortent d’Israël passent par la mer, et qu’une grande partie d’entre elles viennent de l’Est, depuis Chine et de pays similaires, y compris des matières premières et des matériaux industrialisés, et passent par le canal de Suez pour atteindre les ports de Haïfa et d’Ashdod.
« À la lumière du blocus yéménite, les navires ne traversent pas Bab al-Mandeb, a-t-il déploré.
Mardi, au lendemain du tir d’un missile de croisière contre le pétrolier-chimiquier battant pavillon norvégien Strinda, qui transportait du carburant pour l’entité sioniste, à 60 milles marins au nord du détroit de Bab-el-Mandeb, le Conseil de sécurité nationale israélien a publié « des instructions urgentes aux ports du pays pour supprimer les informations sur l’arrivée et le départ des navires de leurs sites Web », selon le site israélien Globes.
Deux nouvelles attaques
Ce mercredi 13 décembre, deux nouveaux incidents maritimes ont été signalés en mer Rouge au large du Yémen, à proximité du détroit de Bab-el-Mandeb.
Selon la société britannique des opérations commerciales maritimes (UKMTO), un pétrolier a été visé par des tirs de roquettes d’hommes armés à bord d’une vedette.
Un deuxième navire a également été approché par des hommes armés à bord d’un bateau hors-bord dans la même zone, mais n’a pas été attaqué ont indiqué la société britannique de sécurité maritime Ambery et d’autres sources.
L’UKMTO a conseillé aux navires dans un communiqué de transiter avec prudence et de signaler toute activité suspecte, a rapporté Reuters.
Par ailleurs, la société britannique de sécurité maritime Ambery, spécialisée dans la gestion mondiale des risques maritimes, a souligné que les deux incidents ont eu lieu au large du port yéménite d’al-Hudaydah.
Un pétrolier transportant des matières chimiques, qui battait pavillon des îles Marshall, avait signalé un « échange de tirs » avec une vedette rapide à 55 milles marins (102 km) au large d’al-Hudaydah. Selon l’équipage du pétrolier, des hommes armés ont tiré à son approche et le navire a été également visé par trois roquettes.
La société Ambrey a rapporté que le pétrolier avait été salué par une entité prétendant être la marine yéménite, demandant au navire de modifier son cap, mais qu’un navire de guerre à proximité avait conseillé au pétrolier de maintenir son cap.
Quelques minutes plus tard, un autre bateau hors-bord s’est approché d’un vraquier battant pavillon maltais, mais ne l’a pas attaqué.
L’agence Associated Press a cité une source officielle américaine selon laquelle, une frégate de la marine américaine aurait abattu un drone appartenant aux forces armées yéménites à proximité du détroit de Bab-el-Mandeb.
Le responsable américain qui a requis l’anonymat a prétendu aussi que deux missiles ont été tirés, mercredi 13 décembre, depuis le littoral yéménite, vers un navire dans la mer Rouge, mais n’ont pas touché leur cible.
En soutien à Gaza, les forces armées yéménites de Sanaa ont décidé « d’empêcher les navires de toutes nationalités se dirigeant vers les ports israéliens de naviguer dans la mer d’Oman et la mer Rouge, jusqu’à la levée du blocus de Gaza et l’introduction de ce dont sa population a besoin en nourriture et en médicaments ».
Sanaa a affirmé qu’elle œuvre pour assurer la navigation dans Bab-al-Mandeb et la mer Rouge, et que ses attaques se limitent à « empêcher les navires de se diriger vers les ports de l’occupation israélienne, jusqu’à ce que l’aide soit autorisée à entrer à Gaza ».
Préjudice économique
Les estimations du ministère israélien de l’Économie indiquent que les prix de certaines marchandises importées pourraient augmenter en raison de la menace yéménite.
Selon le journal israélien Yediot Ahronoth, le principal préjudice économique à l’heure actuelle est lié à l’importation de voitures. Le directeur général du port d’Eilat, Gideon Golber, a récemment déclaré aux médias israéliens que 85% des revenus du port provenaient de l’importation de voitures.
« Les navires n’arrivent pas au port en raison de la menace des Houthis, et nous avons perdu 14. 000 voitures depuis la mi-novembre jusqu’à présent », a-t-il ajouté.
Israël importe des dizaines de milliers de voitures neuves d’Extrême-Orient chaque année, leur arrivée risque d’être retardée de plusieurs semaines.
La solution sur la table maintenant est que les navires qui se dirigeant vers le port d’Eilat chargés de voitures fassent le tour du continent africain pendant trois semaines, ce qui entraînera une augmentation de leurs prix de 10% à 15% et une hausse significative du pourcentage d’inflation financière également en raison de l’influence des prix des voitures sur cet indicateur.
Selon le quotidien israélien, les importateurs de produits alimentaires réclament des retards dans l’arrivée des marchandises importées d’Extrême-Orient, tandis que les importateurs d’appareils électriques et électroniques et de vêtements affirment qu’ils ne sont actuellement pas affectés car ces marchandises n’arrivent pas nécessairement au port d’Eilat.
Source: Divers