Le journal britannique Financial Times s’est arrêté sur les récentes déclarations du membre du cabinet de guerre israélien, Gadi Eisenkot, et sur l’ampleur de leur contradiction avec les propos du Premier ministre d’occupation, Benjamin Netanyahu.
Eisenkot avait déclaré : « Nous devons dire qu’il est impossible de rendre les prisonniers vivants dans un avenir proche sans un accord (avec le Hamas) », ajoutant « qu’ Israël doit envisager d’arrêter les combats pour une longue période dans le cadre d’un tel accord ».
Les déclarations d’Eizenkot interviennent alors que Netanyahu s’est engagé, lors d’une conférence de presse jeudi, à « continuer à se battre avec toutes les forces jusqu’à la victoire complète sur le Hamas ».
Le journal a cité trois personnes proches des relations entre Netanyahu et le ministre de la Sécurité de son gouvernement, Yoav Galant, qui ont déclaré que les deux hommes « se sont à peine parlé », soulignant que « les conférences de presse conjointes entre eux et le troisième membre du cabinet, Benny Gantz, qui ont eu lieu au premiers mois de la guerre, avaient cessés ».
Le journal a souligné que « la détérioration des relations a été exacerbée par l’appel d’un certain nombre d’Israéliens à parvenir à un accord sur la libération des prisonniers israéliens, au prix de l’arrêt de la guerre, appels que Netanyahu et Gallant ont catégoriquement rejetés ».
Des responsables et analystes israéliens et américains affirment que « des préoccupations politiques internes ont empêché Netanyahu de discuter de cette question », rappelant que « Gallant a critiqué indirectement Netanyahu pour son hésitation politique ».
L’humeur du public israélien a joué un rôle dans cette division croissante, alors que les proches des prisonniers continuent de critiquer publiquement la guerre en cours dans la bande de Gaza, qui ne fait qu’exposer leurs enfants à davantage de dangers.
Dans le même contexte, le journal israélien Jerusalem Post a cité un haut responsable d’un des partis d’opposition israéliens qui a déclaré que les Américains se rendaient compte que « Netanyahu est impuissant en raison de la situation politique dans laquelle il se trouve ».
Le journal a ajouté que « Netanyahu, craignant la réaction des électeurs israéliens, est allé jusqu’à cacher sa troisième phase de la guerre, non seulement à son cabinet de guerre, mais aussi au public ».
Le Jerusalem Post a constaté que « les voix d’inquiétude croissantes émanant de Washington affectent la scène politique israélienne ».
Selon le journal, la question n’était plus de savoir si les élections auraient lieu en 2024, mais plutôt : » Quand auront-elles lieu en 2024 ? », notant que « la majorité des membres de la coalition gouvernementale ne veut pas organiser des élections dans un avenir proche et qu’ils ne sont pas pressés ».
En revanche, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, continue à lui seul de progresser dans les sondages d’opinion internes, malgré son échec massif à réduire la criminalité au sein de la société israélienne, selon le journal, qui suggère que « la guerre en cours et les distributions d’armes aux équipes d’urgence de réserve jouent à son avantage ».
Le journal a affirmé que « la libération des prisonniers exige que Netanyahu s’engage dans ce qu’il déteste le plus, à savoir prendre des décisions décisives et difficiles, car il préfère tenir de longues discussions, prendre beaucoup de temps pour réfléchir à tous les scénarios et s’abstenir de prendre des mesures décisives ».
Source: Médias