Rami Abdo, chef de l’organisation Euro-Mediterranean Human Rights Watch, a déclaré qu’Israël utilise la faim comme une arme pour déplacer les habitants de la bande de Gaza et même les tuer.
S’adressant à l’agence Anadolu mardi, Abdo a expliqué que Gaza souffre d’une « grave pénurie » de vivres et que le flux de l’aide qui arrive a diminué d’une moyenne de 500 camions avant la guerre à moins de 100 actuellement.
Il a ajouté que seulement entre 50 et 100 camions d’aide sont arrivés dans le nord de Gaza au cours des 100 derniers jours, et qu’il existe une grave famine et des pénuries partout dans la région.
« Les gens meurent de faim. Plus d’un demi-million de Palestiniens souffrent à cause des conditions hivernales rigoureuses et du manque de nourriture. Actuellement, plus de la moitié de la population de Gaza souffre d’une faim extrême. Tous les habitants du nord de Gaza sont confrontés à de graves conditions de famine », a-t-il expliqué.
Il a indiqué que les soldats de l’occupation avaient ouvert le feu sur ceux qui tentaient d’atteindre les camions de nourriture qui entraient en petit nombre à Gaza du sud vers le nord, et qu’ils avaient documenté la mort de dizaines de personnes à cause de cela.
Le chef de Human Rights Watch a ajouté : « Nous parlons d’une famine délibérée, en particulier dans le nord de Gaza, et les enfants sont les plus touchés par cette situation ».
Il a conclu que la plupart des nourrissons ont besoin de lait qui n’entre pas dans la bande de Gaza, en plus du manque de fournitures médicales et de médicaments, et que les femmes sont à peine capables de faire face à cette situation.
Rappelons qu’en plus du blocus israélien imposé contre l’enclave palestinienne, les autorités d’occupation mènent une guerre meurtrière contre les Gazaouis.
Au 116e jour de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, « 13 massacres ont été perpétrés par l’occupation israélienne contre des familles palestiniennes dans l’enclave assiégée au cours des dernières 24 heures, qui ont fait plus de 114 martyrs et 249 blessés », a indiqué le ministère palestinien de la Santé.
Et d’ajouter : « un nombre important de cadavres sont toujours sous les décombres et jonchent les routes, les ambulances et les équipes de la protection civile n’ayant pas parvenu à les atteindre ».
Le ministère de la santé de l’enclave assiégée a indiqué que « le nombre de victimes depuis le 7 octobre dernier a grimpé à plus de 26 751 martyrs et 65 636 blessés, en majorité des enfants et des femmes ».
La guerre israélienne contre Gaza a provoqué, en outre, des destructions massives d’infrastructures, une catastrophe humanitaire sans précédent, et le déplacement de plus de 85 % de la population de la bande de Gaza, soit environ 1,9 million de personnes, selon les autorités gazaouies et l’Onu.