Rarement les observateurs constatent le lien entre les combats sur le terrain et les massacres israéliens contre la population palestinienne. Cette fois-ci, il est flagrant. En difficulté contre les combattants palestiniens dans le quartier al-Zeytoun, à l’ouest de la ville de Gaza, l’armée d’occupation israélienne a été contrainte de battre en retraite ce jeudi. En retirant ses forces, elle s’est vengée d’une manière atroce sur les civils palestiniens, perpétrant un massacre inédit, sur la place Naboulsi dans la rue al-Rachid au sud de Gaza.
Un massacre avait été perpétré auparavant sur les deux camps al-Breij et al-Nusseirat, au cours desquels 25 Palestiniens sont tombés en martyrs. Dans la ville de Khan Younes, les dépouilles de 17 martyrs ont été retirées de plusieurs régions à l’aube de ce jeudi.
Ils attendaient la distribution de l’aide
Selon un bilan récent, plus de 112 personnes sont tombées en martyrs et plus de 760 blessés. Certains victimes n’ont pas encore été dégagées, selon le ministère de la Santé de Gaza. Ils faisaient partie des citoyens qui attendaient les aides. « Les chars de l’occupation ont écrasé les corps des gens pendant qu’ils jetaient sur eux des obus incendiaires », a dit une source pour al-Mayadeen. Des forces spéciales israéliennes ont arrêté aussi des centaines de citoyens et les ont emmenés vers la salle al-Baydar dans la rue al-Rachid.
Un témoin sur place, Yahia, a rapporté ce qui s’est passé pour la télévision Pal Today: « Nous étions plus de 100 mille personnes. Vers 5h00 du matin et sous un froid glacial, lorsque les camions ont avancé en notre direction, nous étions emplis par un grand espoir de pouvoir nourrir nos familles qui n’ont pas mangé de pain depuis 70 jours. Mais une surprise féroce nous attendait. Lorsque nous avons porté les sacs de farine, un déluge de feu s’est abattu sur nous. Les chars ont ouvert le feu sur nous. Il y avait un jeune garcon qui attendait son tour. Son père était un martyr. Je voulais l’aider pour porter le sac de farine. Je l’ai retrouvé en lambeaux ». Pal Today indique aussi que les navires de guerre ont aussi ouvert le feu sur la rue al-Rachid. Et les sniper israéliens ont aussi ait part au massacre ouvrant le feu sur les Palestiniens.
Le cimetière des chars Merkava
« Les forces d’occupation sont sorties après avoir essuyé de lourdes pertes », a indiqué un responsable de la résistance palestinienne, dans un entretien avec la chaine de télévision libanaise d’information al-Mayadeen, en parlant de la bataille d’al-Zeytoun qui se poursuit depuis le lancement de l’opération terrestre.
« Les pièces de chars israéliens visés par la résistance étaient diffusés dans plusieurs axes qui ont été le théâtre de combats violents », a-t-il affirmé assurant que « les tenues des soldats israéliens et leur sang sont partout dans les rues et les maisons sur la majeure partie du territoire de ce quartier ».
Mercredi, un chef de la résistance avait rapporté que les hélicoptères israéliens avaient atterri trois fois pour transporter des tués et des blessés israéliens. Contraignant l’aviation israélienne à leur fournir une couverture pour l’opération d’évacuation ».
Selon lui, « le carrefour Dawla et la rue Saqqa sont devenus le cimetière des chars Merkava. « Il y a un état de confusion qui règne sur les mouvements des militaires de l’occupation », a-t-il confié pour al-Mayadeen.
Incapables d’éradiquer la Brigade d’al-Zeytoun
Mercredi, l’expert militaire de la chaine qatarie al-Jazeera, Fayez al-Dwayri avait assuré que les forces israéliennes « ne pourront éradiquer la brigade d’al-Zeytoun, qui est la force de frappe des Brigades al-Qassam ».
« Elles seront contraintes de se plier et de se retirer pour se dégager d’un bataille perdue », a-t-il affirmé.
Selon Dwayri, les combattants palestiniens « gèrent la bataille avec compétence en adoptant le scénario du pire, en dépit de la force militaire écrasante de l’occupation ».
L’expert militaire a rappelé que la bataille d’al-Zeytoun est la troisième du genre, après l’entrée en guerre du nord de la bande de Gaza. La première avait été l’offensive contre les quartiers al-Touffah et al-Daraj et le camp de Jabaila. La seconde est celle contre les quartiers Ajaline, Tal al-Hawa, al-Rimal et la rue al-Nasr dans la ville de Gaza.
Selon lui, les allégations israéliennes selon lesquelles elles ont pu démanteler les Brigades al-Qassam et leurs cadres organisationnels dans cette région sont fausses.
« La férocité de la bataille d’al-Zeytoun montrent que leur structure résistante et combattante dans le secteur du nord n’a pas été brisée. De même les Brigades al-Qassam se sont restructurées pour s’associer avec les autres factions dont les Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique ».
La brigade des parachutistes remplacée
Dans les médias israéliens, ces échecs ne sont pas signalés.
« Les combattants de Tsahal ont mené un raid à Zeytun à Gaza ces dernières semaines. Ils ont localisé et détruit des infrastructures terroristes et des bâtiments de l’organisation terroriste Hamas, ainsi que des lanceurs à partir desquels des roquettes ont été tirées sur Israël », a rapporté i24.
I24 nous apprend en revanche que la brigade des parachutistes a quitté la bande de Gaza, indiquant qu’elle est « la dernière en date » à la quitter et que ses soldats vont être réaffectés à la protection des localités israéliennes frontalières de Gaza. Et de rappeler que « 37 de ses membres ont été tués dans les combats dans l’offensive terrestre lancée le 27 octobre ».
« Les Palestiniens écrasés par les camions »
Concernant l’attaque israélienne meurtrière qui a causé la mort de plus de cent citoyens palestiniens dans la rue al-Rachid, le rassemblement des Palestiniens autour des camions est présenté comme étant une émeute. « La plupart des civils tués ont été piétinés par la foule ou écrasés par les camions d’aide humanitaire », rapporte ce média, citant une enquête préliminaire de Tsahal.
En réponse aux accusations du Hamas que les soldats israéliens présents ont tiré sur la foule, l’armée avait confirmé avoir été contrainte de tirer, au motif que ses soldats étaient menacés par la foule, mais elle a nié avoir tué des dizaines de Palestiniens.
Les images vidéo aériennes publiées sur i24 montrent bien des rassemblements pas des émeutes. Concernant les camions, ils semblaient conduire très lentement. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a salué ce massacre, ont rapporté les médias israélien.
Source: Divers