Le commandant d’une division israélienne combattant à Gaza a critiqué, le mercredi 13 mars, les leaders politiques israéliens, qu’il a appelé à s’unir et à être « dignes des soldats qui ont été tués et de ceux qui se battent encore ».
Les déclarations du militaire ont provoqué la colère des dirigeants de l’armée, qui l’ont convoqué pour plus d’éclaircissements.
Le général de brigade Dan Goldfus, commandant de la 98ᵉ division militaire, a diffusé mercredi soir un discours télévisé depuis l’intérieur de la colonie de Beeri, adjacente à la bande de Gaza.
Goldfus a déclaré au début de son discours : « Je saisis cette occasion pour m’adresser à nos dirigeants, des deux côtés, et j’espère qu’ils auront le temps d’écouter le cœur d’un soldat qui se bat depuis le 7 octobre (…) et je n’ai jamais cessé de me battre depuis. Depuis lors, je n’ai pas cessé d’envoyer des soldats, et de partir avec eux, sous les coups de feu ».
Le commandant de la division actuellement déployée à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, a évoqué la controverse entourant l’incapacité à anticiper et à répondre à l’attaque du Hamas le 7 octobre.
« Ne vous inquiétez pas, nous, les militaires, les commandants et les troupes, avons assumé, assumons et assumerons la responsabilité de chaque action. Nous ne fuirons pas nos responsabilités », a ajouté Goldfus.
À ce jour, le Premier ministre Benjamin Netanyahu refuse d’assumer la responsabilité de l’échec du 7 octobre.
Au terme de son discours, l’officier israélien a appelé les dirigeants politiques à « être ensemble, être unis, de repousser l’extrémisme et d’adopter l’unité ».
Et d’ajouter : « Vous devez faire en sorte que nous ne revenions pas au 6 octobre, que tous les efforts et les sacrifices ne soient pas vains. Vous devez garder cela bien présent à l’esprit, chaque jour, chaque heure ».
Le discours de Goldfus a suscité la colère des dirigeants de l’armée, qui l’ont convoqué pour obtenir pour plus d’éclaircissements.
La chaîne 12 israélienne (privée) a rapporté les déclarations du porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, qui a affirmé que « les mots prononcés par l’officier à la fin de son discours n’ont pas été approuvés par ses commandants. Par conséquent, l’officier sera convoqué pour des éclaircissements ».
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a critiqué la décision de l’armée de convoquer l’officier pour obtenir des éclaircissements.
Pour sa part, le quotidien israélien Yediot Aharonot a écrit : « Le discours prononcé hier par le commandant de la 98e division de l’armée israélienne montre à quel point les dirigeants sont faibles et à quel point les combattants israéliens se sentent frustrés parce que les dirigeants – qui ont échoué dans la guerre – ne les représentent pas et ne disent pas les choses qui doivent être dites ».
Et d’ajouter : « Le discours prononcé par le commandant de la 98e division constitue au moins un scandale et donne des leçons sur la perte de contrôle, un problème qui accompagne l’armée israélienne depuis le 7 octobre ».
Rappelons que pour la première fois depuis sa création et l’usurpation de la Palestine en 1948, ‘Israël’ est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, à cause de ses bombardements meurtriers contre Gaza.
Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a ordonné à Tel-Aviv de prévenir la réalisation d’actes susceptibles d’être considérés comme génocidaires et de prendre des mesures pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils de Gaza.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1400 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Plus de 31.184 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.