Des médecins s’étant rendus dans la bande de Gaza au cours des derniers mois ont décrit lundi, lors d’un événement organisé au siège des Nations unies, un système de santé en plein effondrement et des « atrocités épouvantables » engendrées par la guerre israélienne.
Les quatre médecins, venus des Etats-Unis, du Royaume-Unis et de France, se sont rendus à Gaza afin d’aider les équipes médicales et de soutenir le système de santé de l’enclave palestinienne.
Nick Maynard, un chirurgien qui se trouvait pour la dernière fois à Gaza au mois de janvier, a évoqué une enfant souffrant de brûlures si sévères que l’on pouvait voir les os de son visage.
« Nous savions qu’elle n’avait aucune chance de survivre, mais nous n’avions pas de morphine à lui donner », a-t-il dit. « Non seulement allait-elle inévitablement mourir, mais elle allait souffrir le martyre avant de succomber. »
Zaher Sahloul, médecin spécialisé en médecine des soins intensifs, a déclaré qu’une enfant de sept ans présentant des brûlures au troisième degrés endommageant 40% de la surface de son corps était arrivée à l’hôpital européen de Gaza après une frappe aérienne israélienne dans laquelle son frère et son père avaient été tués et sa mère blessée.
Après des semaines d’attente, elle a été évacuée vers l’Egypte afin d’y être soignée mais est morte deux jours plus tard, a-t-il ajouté.
Les médecins ont prévenu que le bilan d’une offensive de l’armée d’occupation israélienne à Rafah serait élevé.
« S’il y a une grande invasion de Rafah, cela sera apocalyptique, le nombre de morts que nous verrons », a dit Nick Maynard.
Et d’ajouter: « Je souhaite répondre à certaines allégations selon lesquelles Israël mènerait des opérations visant des militants et éviterait de cibler des civils. Mes collègues et tous les médecins travaillant à Gaza témoignent que les bombardements qui ont eu lieu à Gaza sont des bombardements aveugles qui entraînent la mort d’un grand nombre de civils ».
« Les institutions médicales, le personnel du secteur de la santé sont ciblés par les bombardements israéliens, et il existe une intention préméditée de détruire les infrastructures médicales pour empêcher les hôpitaux de fournir les soins nécessaires aux habitants de Gaza. Une catastrophe imminente ne peut être évitée que par un cessez-le-feu immédiat », a-t-il poursuivi.
En réponse à la question du journal qatari Al-Quds Al-Arabi sur ce qui se passe à Gaza et s’il s’agit vraiment d’un « génocide », Dr Nick Manyard a répondu : « J’ai passé du temps à rechercher la définition du terme génocide à travers plusieurs dictionnaires et voir si ces définitions s’appliquent à ce qui se passe à Gaza, et finalement je me suis assuré que ce qui se passe à Gaza correspond à toutes les définitions du terme génocide que j’ai lues. Je n’ai absolument aucun doute que ce qui se passe à Gaza est un génocide. Il semble que le but ultime du gouvernement israélien est de forcer la population à émigrer complètement de Gaza et à vider cette terre de sa population ».