Le journal israélien Haaretz a abordé la question des assassinats présumés conduits par l’armée d’occupation contre les dirigeants de la résistance palestinienne et du Hamas dans la bande de Gaza, en notant que « cette méthode a historiquement échoué à éliminer ou à vaincre » la résistance.
L’accès aux dirigeants du Hamas et leur assassinat n’auront pas pour effet d’éliminer le Hamas, a affirmé le journal dans un article écrit par Yossi Melman, spécialiste des questions de renseignements pour le Haaretz, soulignant que le mouvement de résistance est enraciné dans la société palestinienne, en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie et aussi en dehors du Moyen-Orient.
Dans le même ordre d’idées, le quotidien israélien fait valoir que l’une des illusions israéliennes les plus répandues est que les « décapitations » des mouvements de résistance palestinienne, contribueraient à faire « disparaître le problème palestinien », ce que « beaucoup de gens comprennent, y compris ceux dans les institutions militaires et de sécurité ».
Le Hamas « ne lève pas les bras » et ne se rend pas, mais continue à se battre, alors que ses tactiques changent, a ajouté Haaretz. La détermination du mouvement est illustrée par le fait que ses combattants de la liberté « ses moudjahidines » parviennent à retourner dans les zones que « l’armée » israélienne a prétendument occupées à Gaza, a indiqué le journal, en remarquant que cette semaine, les résistants sont retournés pour affronter les forces israéliennes aux alentours de l’hôpital Al-Shifa, dans le nord de la bande de Gaza.
En retour, « l’armée » d’occupation attribue plusieurs rangs aux chefs de la Résistance qui étaient prétendument assassinés, dans un geste « destiné d’abord à s’agrandir de lui-même et à démontrer à quel point il est parvenu à combattre le Hamas », a expliqué le journal.
Selon Haaretz, la réalité sur le terrain est beaucoup plus complexe, parce que la résistance a causé beaucoup de pertes parmi les soldats et les officiers de l’armée israélienne. Dès le début des combats terrestres dans la bande de Gaza, des centaines de militaires ont été tuées, et plusieurs milliers ont été blessés.
En outre, il y a des blessures « invisibles », beaucoup de membres de « l’armée » d’occupation souffrent de troubles post-traumatiques, qui peuvent se manifester des mois ou des années après la fin des combats, a rapporté le journal.
De même, l’une des hypothèses que l’occupation a systématiquement propagées, à savoir que les hauts dirigeants du Hamas « se cachent avec des captifs dans des tunnels pour les utiliser comme boucliers humains », s’est révélée fausse, selon le journal.
« Israël ne doit pas s’exalter par les assassinats »
Tout au long des décennies d’assassinat de dirigeants palestiniens, de scientifiques nucléaires iraniens et d’autres personnes, beaucoup dans les gouvernements israéliens, et dans chacune des institutions militaires et sécuritaires, sont « tombés amoureux de l’utilisation de ce moyen », selon Haaretz.
Toutes les tentatives du gouvernement et de la Commission des Affaires étrangères et de la Sécurité, en particulier des organisations d’espionnage, « n’ont pas abouti à l’élaboration d’une doctrine d’assassinat », a remarqué le quotidien.
Il faut se souvenir que les assassinats « n’ont toujours qu’un effet limité et de courte durée », a-t-il affirmé, en mentionnant l’assassinat en 2008 du haut dirigeant de la résistance islamique au Liban , le Hezbollah , le martyr Imad Mougniyeh dans la capitale syrienne, Damas, dans le cadre d’une opération conjointe du Mossad et de la CIA.
Dans le même contexte, le journal a évoqué l’assassinat du commandant de la Force Al-Qods du corps des gardiens de la révolution iranienne, le martyr Qassem Soleimani, par les États-Unis à Bagdad en 2020.
En ce qui concerne ces deux assassinats, Haaretz a souligné qu’ils n’ont « pas conduit à un changement stratégique, le Hezbollah et la force d’Al-Qods continuant d’agir avec force et détermination ».
Compte tenu de ce qui précède, le journal a conclu qu’Israël ne doit pas humer les liquidations, mais elle doit comprendre qu’elles ne sont pas tout, et qu’elles ne sauraient jamais se substituer à la stratégie ».
La guerre de Gaza « se terminera sans la victoire d’Israël, et même l’assassinat de dirigeants du Hamas ne changera pas cette réalité », a-t-il ajouté, en expliquant que « la seule façon de sortir Israël du bourbier de Gaza est une étape stratégique sur plusieurs fronts », à Gaza et en Cisjordanie, dans la Palestine occupée, régionale au Moyen-Orient et internationale.
Source: Média