Le groupe takfiro-wahhabite Daesh a subi un double échec en Irak mercredi, à Mossoul, avec la perte d’une prison tristement célèbre, où les takfiristes avaient exécuté des centaines de personnes, et la fuite annoncée de son chef, Abou Bakr al-Baghdadi.
Selon un responsable de la Défense américain, Abou Bakr al-Baghdadi n’est en effet plus à Mossoul, où il avait fait sa seule apparition publique en juillet 2014, peu après la prise de la deuxième ville du pays par Daesh.
« Il a probablement quitté Mossoul avant que Mossoul et Tal Afar ne soient isolées par les forces irakiennes », selon ce responsable, en référence à un autre bastion de Daesh, à l’ouest.
Le chef de Daesh « n’exerce probablement aucune influence tactique sur la manière dont la bataille est menée » contre les forces irakiennes à Mossoul. « Il a probablement donné de grandes orientations stratégiques » à ses chefs militaires sur place et les a laissés mener le combat, a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat.
Hicham al-Hachimi, auteur du livre « le Monde de Daesh », pense qu’Abou Bakr al-Baghdadi se trouverait actuellement dans des zones situées au nord de l’Euphrate, inidique PressTV.
Nouveaux quartiers repris
Sur le terrain, la prison de Badouch, située au nord-ouest de la ville, a été reconquise par les forces de la 9e division blindée et un groupe paramilitaire, a annoncé l’armée, sans indiquer si des détenus s’y trouvaient toujours.
C’est dans cette prison qu’en juin 2014 les takfiristes avaient exécuté 600 détenus, principalement des musulmans chiites, les forçant à s’agenouiller près d’un ravin avant de les y pousser et de brûler leurs corps, selon Human Right Watch.
Une députée yézidie, Vian Dakhil, avait affirmé la même année que dans cette prison les takfiristes détenaient plus de 500 femmes de cette minorité religieuse.
L’armée a par ailleurs annoncé mercredi la reprise de deux nouveaux quartiers de Mossoul dans le cadre de l’offensive lancée le 19 février sur l’ouest du dernier grand bastion de Daesh dans le pays.
Ces quartiers s’ajoutent à ceux repris depuis dimanche, où les militaires se sont concentrés sur « le désamorçage » des bombes « dans les maisons piégées », a expliqué à l’AFP le colonel Abdel Amir al-Mohammedawi, des Forces d’intervention rapide, unité d’élite du ministère de l’Intérieur.
Mossoul est aujourd’hui l’une des villes les plus minées au monde, a alerté mercredi l’ONG Handicap international.
‘Etape importante’
« La libération du centre-ville est une première et très importante étape pour entamer la libération de la vieille ville », a précisé le colonel Mohammedawi, en référence à une zone proche du centre que les forces irakiennes ont reprise ces derniers jours.
Ce secteur abrite des bâtiments administratifs, notamment celui de la province de Ninive, ainsi que le musée de Mossoul, où les takfiristes avaient mis en scène la destruction de trésors archéologiques, provoquant un tollé international.
Les miliciens takfiristes ne seraient plus de leur côté que « 2.500 dans l’ouest de Mossoul », selon le responsable américain.
Lancée le 17 octobre, l’opération pour libérer Mossoul a déjà permis la « libération » de la moitié est de la ville fin janvier.
Source: Divers