Les Etats-Unis d’Amérique (USA) ont opposé, le jeudi 18 avril, comme attendu, leur veto à la résolution présentée par l’Algérie sur l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’organisation onusienne.
Le projet soumis au vote des membres du Conseil de sécurité a recueilli 12 voix favorables, dont celles de la France, de la Chine et de la Russie qui font partie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Deux pays, en l’occurrence la Suisse et la Grande Bretagne, se sont, quant à eux, abstenus.
Le projet de résolution, soumis par l’Algérie, recommande aux 193 membres de l’Assemblée générale de l’ONU que « l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations unies ». Intervenant juste après ce vote, le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, Ammar Bendjama, a regretté le rejet de ce projet, affirmant que « son pays reviendra bientôt » à la charge pour défendre l’adhésion de la Palestine à l’ONU.
Washington avait tenté d’éviter d’opposer son veto en persuadant la majorité des membres du Conseil de sécurité de le rejeter, alors que l’entité sioniste mène une guerre génocidaire sans pitié contre la bande de Gaza , depuis le 7 octobre. Ce qui avait accru la sympathie envers les Palestiniens et l’appui aux appels internationaux à la reconnaissance de l’État de Palestine.
Il décrédibilise toutes les déclarations des dirigeants de l’administration Biden, exprimées depuis l’éclatement de la guerre contre la bande de Gaza, évoquant de plus en plus ouvertement la nécessité d’une solution à deux États. Une option pendant longtemps rejetée.
Début février, à l’occasion de l’événement annuel du National Prayer Breakfast, à Washington, le président américain a prétendu qu’il travaillait « jour et nuit » pour « libérer les otages, atténuer la crise humanitaire, et apporter une paix durable avec deux États pour deux peuples ».
De concert avec plusieurs pays arabes, les États-Unis a par la suite envisagé de mettre au point un « calendrier ferme » en vue de la création d’un État palestinien, dans le cadre d’un accord de paix global entre Israël et les Palestiniens.
Mais le 18 février dernier, le cabinet israélien a approuvé, à l’unanimité, une déclaration rejetant les « diktats internationaux » faisant la promotion d’un État palestinien. Sa position a dissuadé celle de l’administration Biden.
Lors du vote de ce jeudi Zhang Jun, le représentant permanent de la Chine aux Nations unies, a indiqué que le rêve du peuple palestinien, vieux de plusieurs décennies, avait été anéanti à un moment où l’admission de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU était plus urgente que jamais.
Pour rappel, la demande palestinienne et le projet de cette résolution ont été soutenus par le Groupe arabe à New York. Pour lui, il s’agit là « d’une mesure tant attendue depuis longtemps et qui aurait dû être mise en œuvre non seulement depuis 2011, mais depuis 1948 ». Le Groupe arabe avait également appelé tous les membres du Conseil de sécurité à « voter en faveur » du projet de résolution présenté par l’Algérie. Il a lancé un appel aux membres du Conseil à « s’abstenir, au moins, d’entraver cette initiative décisive ».