Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a déclaré que l’entité sioniste est devant un dilemme, indiquant qu’elle ne dispose que de deux options lesquelles entrainent nécessairement sa perte.
Dans un discours prononcé ce lundi 13 mai, lors d’une cérémonie pour célébrer la 8eme commémoration annuelle du martyre du commandant de la Résistance islamique, haj Moustafa Badreddine, sayed Nasrallah a évoqué deux options devant l’entité sioniste, alors que la guerre israélienne contre la bande de Gaza entame son 8eme mois.
« D’après notre évaluation, l’ennemi est devant deux options : soit il accepte la proposition de cessez-le-feu des médiateurs qui a été admise par le Hamas, ce qui constitue une défaite. Soit il poursuit cette guerre d’usure qui le dévore ».
Selon lui, les Israéliens « sont coincés à Gaza. Ils ne peuvent ni rester et ni se retirer ».
Il a qualifié la guerre de Gaza comme étant « une bataille historique qui réalise un exploit historique et réel ».
Selon lui, l’un des objectifs de l’axe de la résistance a été réalisé celui « de ressusciter la cause palestinienne et de rappeler les droits du peuple palestinien ».
« Aujourd’hui, la cause palestinienne est devenue la première cause dans le monde », a-t-il affirmé rappelant que les dirigeants arabes en étaient arrivés auparavant « à signer les certificats de mort de la cause palestinienne, en rejoignant les démarches de normalisation avec l’ennemi sioniste » parrainées par les USA.
Evoquant les manifestations et les protestations dans le monde notamment dans les pays occidentaux, il a fait remarquer qu’elles ont irrité Netanyahu et l’administration américaine.
L’opération « Déluge d’al-Aqsa ainsi que la persévérance et le sang des enfants et des femmes de Gaza, du sud du Liban et dans toute la région, ont révélé l’image véridique d’Israël », a-t-il affirmé.
Selon lui, « la scène qui illustre le plus la victoire de la résistance est celle où le représentant d’« Israël » à l’ONU brandit le portrait du commandant Yahia al-Sinwar », le dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza.
Evoquant le front libanais, en allusion aux opérations anti israéliennes de la Résistance islamique qui se poursuivent depuis le sud du Liban depuis le 8 octobre, sayed Nasrallah a assuré que « ce front de soutien à Gaza se poursuivra en quantité et en qualité et imposera des équations », affirmant que son « lien avec Gaza est irrévocable et indissociable ».
Dans son allocution, le numéro un du Hezbollah a évoqué la question des deux millions de déplacés syriens au Liban, qui a été soulevée ces dernières semaines pendant lesquelles des protagonistes libanais ont réclamé leur retour en Syrie.
« L’on ne peut eviter de communniquer avec le gouvernement syrien sur le retour des deplacees ; il faudrait former une delegation pour visiter des Etats comme les Etats-Unis afin de es persuader de leur retour », a-t-il suggéré.
Il a même proposé d’ouvrir la mer à ceux qui voudraient se rendre en Europe. « Lorsqu’une telle décision sera prise, tout l’Occident et les Européens viendront au Liban et paieront des dizaines de milliards de dollars ».
Les Occidentaux avaient ces derniers jours fait une proposition au gouvernement libanais de verser un milliard de dollars d’aides, pendant 5 ans, pour garder les déplacés syriens au Liban.
Et sayed Nasrallah de conclure sur cette question : « Lorsque nous serons souverains et non des sujets et nous détiendrons les atouts de force, nous pourrons imposer nos conditions ».
Sayed Nasrallah avait salué le rôle de la Syrie dans l’Axe de la résistance, estimant que si elle avait perdu dans la guerre mondiale qui lui a été menée, « avec l’avènement du Déluge d’al-Aqsa, quelle aurait été la situation dans la région et au Liban ? »
C’est pendant cette guerre que le commandant Moustafa Badreddine était tombé en martyr, en 2016.
Principales idées du discours
Le martyr Badreddine est toujours présent
Le secrétaire général du Hezbollah a entamé son discours en rendant hommage au commandant martyr Moustafa Badreddine, du nom de guerre Zou-l-Fiqar, saluant sa famille, ainsi que les familles de tous les martyrs dont ceux de la récente bataille, ainsi que tous les blessés et mutilés de guerre.
« Nous adressons nos salutations aux moudjahidines patients et braves sur tous les fronts et qui tracent depuis 8 mois les plus belles épopées d’héroïsme et d’enthousiasme et sont assurés de la victoire en comptant sur Dieu ».
Evoquant les vertus du commandant martyr Badreddine, il a dit : « Nous avions parlé auparavant des véritables décorations que M. Zou-l-Fiqar a reçues. Il a reçu la Médaille du combattant pour l’amour d’Allah, de sa oumma, de sa famille et de son peuple ; il a également reçu la Médaille des blessés, celle du prisonnier, et celle du commandant qui assume ses responsabilités et réalise les exploits et les victoires. Finalement, Dieu l’a scellé de la plus haute médaille, la Médaille du martyr… Nous nous souvenons également de lui dans les diverses situations et actions de la résistance, dans ses opérations, les négociations qu’il a entreprises pour libérer les prisonniers et démanteler les réseaux des agents de l’ennemi israélien et de l’ennemi takfiriste, et finalement dans la bataille de Syrie. Dans tout ce qui se passe aujourd’hui, il est présent. Nous entendons sa voix et voyons sa bannière avec les résistants, les martyrs et les chefs martyrs. Aujourd’hui cette forte assiduité de la résistance avec toutes ses armes, ses méthodes de combat, sa gloire, ses martyrs, et en particulier ses dirigeants, de par leurs apports et leurs accomplissements, sont plus présents que jamais le commandant martyr Imad Moughniyeh, ainsi que M. Zou-l-Fiqar, le Commandant martyr Hassan al-Laqis, ainsi que le commandant Hadj Qassem Soleimani et d’autres frères au Liban et en Iran ».
Et sayed Nasrallah de clore ce chapitre : « Cette résistance, qui se bat aujourd’hui au front, est le résultat cumulatif des sacrifices du passé, du présent et à venir dans le futur, depuis l’imam Moussa al-Sadr en passant par sayed Abbas al-Moussaoui, cheikh Ragheb Harb et tous ceux qui se sont sacrifiés et ceux qui attendent de se sacrifier en échange de ce qu’Allah leur a promis.»
Syrie: Le sang de Badreddine et ses compagnons a porté ses fruits
Sayed Nasrallah a poursuivi en évoquant la Syrie où le commandant Moustafa Badreddine est tombé en martyr pendant la guerre, en 2016.
“Si nous partons de là où la vie-ici-bas visible de sayed Badreddine s’est terminée en Syrie, nous voyons aujourd’hui la bénédiction de ce sang. La Syrie, qu’on voulait lui imposer d’être entièrement pour les Américains et qu’elle leur soit soumise, comme de nombreux régimes et pays de notre monde islamique et arabe, ou de sombrer dans une guerre civile qui puisse durer des décennies, comme cela s’est produit dans de nombreux pays… Aujourd’hui, lorsque nous constatons que la Syrie a pu surmonter cette guerre mondiale, imaginez si les résultats étaient différents et s’est produit le 7 octobre, quel serait la situation de la résistance, au Liban et dans tous les fronts de soutien à Gaza et à la Palestine…
Avec tout ce qui s’est passé et se passe, nous avons entendu il y a quelques jours la position du président Bachar al-Assad selon laquelle tant que la situation n’a pas changé et que les droits ne sont pas restitués aux Palestiniens, notre position ne changera pas. Et tout ce que nous pouvons offrir dans la limite de nos capacités aux résistants, nous l’offrirons sans hésitation. Notre position vis-à-vis de la Résistance n’a pas changé, mais s’est affermie davantage…
En entendant ce discours du président Assad, j’ai réalisé que le sang de sayed Badreddine et de ses frères a porté ses fruits et que la Syrie est restée dans l’Axe de la résistance qui rassemble toujours les factions de la résistance et qu’elle constitue toujours l’arène de soutien et d’appui aux mouvements de résistance ».
La Palestine, la première cause mondiale
Le numéro un du Hezbollah a évoqué par la suite la guerre israélienne contre la bande de Gaza qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.
« La Palestine aujourd’hui est la première cause au monde. Le nom de la Palestine, des Palestiniens et le nom de Gaza sont sur toutes les lèvres et toutes les langues du monde. Le monde entier parle de l’oppression du peuple palestinien… Parmi les objectifs de la résistance à Gaza est de raviver la cause palestinienne et de rappeler les droits du peuple palestinien… Aux Nations Unies, malgré les mensonges israéliens, il y a plus de 140 pays qui exigent la fin de l’agression et l’adhésion à part entière de la Palestine (à l’ONU) … Les manifestations estudiantines et les protestations dans un grand nombre de pays européens qui portent le drapeau de la Palestine et le nom de la Palestine, cette scène est le fruit du 7 octobre. Ces manifestations ont irrité Netanyahu et l’administration américaine. Certains régimes arabes et télévisions satellitaires faisait déjà la promotion de l’entité ennemie comme seul État démocratique de notre région…
L’image d’Israël aujourd’hui est celle d’un massacreur d’enfants et de femmes, celle de celui qui se croit au-dessus des lois internationales et des valeurs humaines et morales… Les sionistes ont toujours rejeté l’État palestinien. Ils le considèrent comme une menace pour leur existence. Mais Déluge d’Al-Aqsa a forcé tous les pays du monde et les USA à dire que la seule solution est la création d’un État palestinien…
La scène médiatique-politique la plus importante qui exprime la victoire de la résistance palestinienne est celle du représentant d’Israël qui a arboré, d’un air désespéré, le portrait du chef moudjahid Yahya a-Sinwar aux Nations Unies… Le vote aux Nations Unies sur l’adhésion de la Palestine a irrité le représentant de l’ennemi qui a insulté les pays de l’ONU, sachant qu’ils sont libres de leur décision…
« Israël » est sans dissuasion. Des pertes stratégiques
Au huitième mois de la guerre contre Gaza, il y a un consensus en Israël sur l’échec à atteindre les objectifs de la guerre. Si nous voulons évaluer les résultats de la bataille actuelle, nous devons écouter ce que les médias ennemis disent de l’échec de Netanyahu et de son armée… Les événements à Gaza et la persévérance persistante à Gaza ont mis le monde devant le fait qu’il y a des événements dans la région qui pourraient entraîner les choses vers une guerre régionale et le monde est responsable de trouver une solution…
« Israël » est impuissant. Il a échoué pendant 8 mois à Gaza. Il est incapable de protéger ses colonies et de protéger ses navires en mer Rouge et prochainement en Méditerranée. Compte tenu de la promesse du chef d’Ansarullah, le cher sayed Abdel Malek Badreddine al-Houthi « Israël » sera incapable de protéger ses navires.
Il est incapable de protéger son entité des roquettes et des drones qui traversent des dizaines de kilomètres. Il a eu besoin d’une mobilisation américaine et internationale pour le protéger. Tout cela confirme l’échec et l’incapacité de cette entité… A chaque fois, « Israël » essaie de restaurer son image de dissuasion, laquelle s’est érodée après 8 mois. Écoutez ce que disent les sionistes eux-mêmes qu’ils n’ont pas réussi à restaurer leur image de dissuasion. Mais cette image s’est érodée davantage… Un État sans dissuasion et sans armée performante, où est l’indépendance de cet État ?… Les sionistes disent que la persistance de Netanyahu de poursuivre la guerre nous entraîne dans l’abîme. Ils sont coincés à Gaza. Ils ne peuvent ni rester et ni se retirer…
Les généraux supérieurs disent que Netanyahu, par son insistance sur la guerre, nous entraîne dans l’abîme… L’image de dissuasion d’Israël est en déclin, surtout depuis la Promesse sincère (la guerre 2006 telle qu’elle a été baptisée par le Hezbollah, ndlr). Ses généraux parlent d’impasse…
« Israël » est aujourd’hui sans dissuasion. Il n’a pas réussi à dissuader la résistance de tous les pays de l’Axe et son image s’est érodée… « Israël » a montré que c’est un Etat impuissant, perdant et non fiable. L’impact stratégique est perçu chez les colons de cette entité à qui on avait promis la sécurité. Selon les sondages, ils ne voient pas de victoire et 70% des Israéliens réclament la démission du chef d’État-major… « Israël » se présentait comme étant l’Etat le plus puissant et disposant de l’armée la plus puissante. Il est soutenu par le pays le plus puissant du monde, à savoir les États-Unis, qui lui procurent leurs capacités et interviennent pour le défendre. En outre, la bande de Gaza est assiégée depuis 20 ans et la résistance ne dispose que de moyens limités. Il y a de nombreuses pertes stratégiques subies par Israël après 8 mois de sa guerre à Gaza.
Une guerre d’usure qui dévore « Israël »
Même si l’ennemi sioniste entre à Rafah, cela ne signifie pas que la résistance est terminée et que le peuple palestinien a abandonné la résistance… Imaginez la direction d’un État qui n’a aucune idée du lendemain… L’Israélien a peur de quitter Gaza parce que cela signifie sa défaite et c’est un désastre pour lui…
Les Israéliens parlent aujourd’hui d’une usure quotidienne à Gaza, sur les fronts de soutien et sur le plan économique.
Netanyahu a été surpris par l’approbation par le Hamas de la dernière proposition de cessez-le-feu et a annoncé son rejet parce que c’est une défaite pour Israël…les mises en scène que nous regardons ces jours-ci ne devraient tromper personne. Les Etats-Unis se tiennent aux côtés d’Israël… Ce qui s’est passé aux Nations Unies et à la Cour internationale confirme le soutien américain à Israël et sa position n’ont pas changé. Déluge d’Al-Aqsa a débusqué les mensonges et la tromperie de l’Occident… D’après notre évaluation, l’ennemi a deux options devant lui : soit il accepte la proposition de cessez-le-feu des médiateurs qui a été admise par le Hamas, ce qui constitue une défaite. Soit il poursuit cette guerre d’usure qui le dévore.
Un ministre de la Défense, imbécile, voire plus
En ce qui concerne le front libanais de soutien à Gaza, sayed Nasrallah a souligné :
« Le front libanais impose des équations sur le terrain et nous sommes le front de soutien à Gaza… Le Front de Résistance au Liban continuera de soutenir la bande de Gaza et s’intensifiera selon les données sur le terrain. Le front libanais persévèrera dans le soutien à Gaza. C’est définitif et irrévocable. Les Américains et les Français ont reconnu ce fait. Le front de soutien libanais se poursuivra en quantité et en qualité et imposera des équations. Le lien avec Gaza est irrévocable.
Quels que soient les sacrifices d’aujourd’hui, cette bataille est historique et constitue un exploit historique et véridique. Le front de soutien libanais se poursuivra. Nous disons aux colons du nord : Allez voir votre gouvernement et dites-lui dire d’arrêter la guerre contre Gaza…
Sayed Nasrallah a en outre tourné en dérision le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Il a dit en riant :
« Il faut dire quelque chose sur le ministre israélien de la Défense. Peut-on imaginer qu’un ministre israélien de la Défense qui ait un peu d’intelligence dans sa cervelle et qui puisse dire – ceci a eu lieu il y a un mois, nous avons éliminé la moitié des combattants du Hezbollah et l’autre moitié est cachée. Je me suis demandé s’il est saoul. Maintenant je dis que c’est un imbécile, voire plus ».
Pour les déplacés syriens, il faut des pressions sur les Américains
Sayed Nasrallah a aussi parlé dans son allocution du dossier des déplacés syriens qui a récemment été soulevé par des protagonistes libanais réclamant leur retour en Syrie en raison du fardeau qui en incombe au Liban.
« Il y a enfin un consensus au Liban pour aborder le dossier des déplacés Syriens au Liban. La réunion de la Chambre des Représentants mercredi prochain sera l’occasion de présenter des propositions pratiques pour le dossier des déplacés Syriens… Le parlement peut former un comité qui se rend dans les pays qui s’opposent au retour des déplacés pour les tenir responsables… Les USA, l’Europe et la communauté internationale portent la responsabilité du retour des déplacés, ce sont eux qui fournissent des fonds pour que les déplacés ne retournent pas en Syrie… Quiconque veut renvoyer les déplacés, devrait exiger des États-Unis d’Amérique qu’ils annulent la loi César et aux Européens d’annuler les sanctions… Il faut aider la Syrie à créer les circonstances pour le retour des déplacés, la première étant la levée des sanctions à leur encontre. Et le gouvernement libanais doit communiquer officiellement avec le gouvernement syrien pour ouvrir les portes au retour des personnes déplacés…
Nous devons parvenir à un consensus qui permette d’ouvrir la mer aux Syriens déplacés qui veulent se rendre de leur plein gré en Europe au lieu de les mettre en danger en les laissant emprunter des voies illégales et dangereuses. Cela nécessite une couverture nationale…
La décision d’ouvrir la mer aux déplacés a besoin de courage. Si nous la prenons, les Américains et les Européens viendront au gouvernement pour trouver un règlement réel…
La solution d’après nous est de faire pression sur les Américains qui empêchent le retour des déplacés et de parler sérieusement avec le gouvernement syrien, sinon nous allons nous fatiguer avec des solutions partielles qui ne nous feront pas parvenir aux résultats escomptés.
Mais lorsque nous détenons les atouts de force, nous pourrons imposer nos conditions parce que nous vivons dans un monde qui ne comprend que le langage de la force».
FIN
Source: Al-Manar