Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem, a affirmé mardi 2 juillet que la seule voie sûre vers un cessez-le-feu sur le front nord est un cessez-le-feu complet dans la bande de Gaza.
Dans une interview de 40 minutes accordée à l’Associated Press dans la banlieue sud de Beyrouth, Cheikh Qassem a déclaré : « Le Hezbollah arrêtera ses opérations sans aucune discussion s’il y a un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. »
Interrogé sur la « réduction » des opérations militaires israéliennes sans parvenir à un accord de cessez-le-feu formel ni à un retrait complet de Gaza, Cheikh Qassem a répondu : « Si ce qui va se passer dans la bande de Gaza est un mélange entre un cessez-le-feu et un non cessez-le-feu, entre une guerre et une non guerre, alors nous ne pouvons répondre maintenant quelle serait notre réaction face à une telle situation parce que nous n’en connaissons pas la forme, ni les résultats ni les effets ».
« Israël n’a actuellement pas la capacité ni n’a encore pris de décision de lancer une guerre globale contre le Hezbollah », a-t-il estimé.
Et de mettre en garde les Israéliens contre l’extension des combats : « Même s’il a l’intention de lancer une opération limitée au Liban, rien ne garantit qu’elle ne s’élèvera pas au niveau d’une guerre globale. »
Selon lui, « Israël peut décider s’il veut une guerre limitée, globale, ou une guerre partielle, mais il doit s’attendre à ce que la réponse de la résistance ne respecte ni le plafond ni les règles d’engagement qu’il fixe ».
« Si Israël déclenche une guerre, il n’en contrôlera ni la portée ni les acteurs qui s’y impliqueront », a-t-il aussi averti.
Il a également souligné que l’envoyé de la Maison Blanche, Amos Hochstein, « a récemment demandé au Hezbollah, par l’intermédiaire de médiateurs, de faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte la proposition de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers présentée par le président américain Joe Biden, mais le Hezbollah a rejeté la demande ».
Cheikh Qassem a rappelé la position du Hezbollah selon laquelle « c’est le Hamas qui prend ses décisions », notant que « quiconque veut demander quelque chose doit s’adresser directement à lui ».
Dans ce contexte, le numéro deux du Hezbollah a critiqué les efforts américains pour trouver une solution à la guerre à Gaza, affirmant qu’ils « soutiennent les projets d’Israël visant à mettre fin à la présence du Hamas à Gaza ».
Selon lui, « pour parvenir à un accord constructif, il devrait inclure des conditions pour mettre fin à la guerre, le retrait israélien de la bande de Gaza et l’échange de prisonniers ».
En conclusion, Cheikh Qassem a conclu que « la processus politique peut déterminer les arrangements à l’intérieur de la bande de Gaza et sur le front avec le Liban, une fois l’accord de cessez-le-feu conclu ».
Un responsable des renseignements allemands chez Qassem
Le samedi passé, cheikh Qassem avait rencontré le directeur adjoint des renseignements allemands, Ole Diehl.
Selon le journal libanais al-Akhbar, il avait passé quelques heures au Liban avec son équipe avant de rentrer dimanche matin à Berlin sans avoir rencontré aucun des responsables libanais.
Indiquant que les deux parties ont refusé de commenter la réunion ou de confirmer son authenticité, Al-Akhbar a confirmé sa tenue en consultant des sources familières avec l’atmosphère de la réunion de Diehl et cheikh Qassem. Il a révélé que les deux parties ont présenté leurs points de vue sur les événements actuels dans la région et la bataille à Gaza et au sud du Liban.
Les sources ont confirmé que le responsable allemand n’a transmis aucun message de menace ni aucune initiative intégrée, mais qu’il était venu pour une visite exploratoire pour compléter les questions de la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock sur ce qui pourrait être fait dans le sud du Liban pour éviter une guerre totale.
Les Allemands ont présenté le point de vue selon lequel « Israël veut restituer la population du nord, ce qui menace d’une guerre totale pour atteindre cet objectif à la lumière des attaques du Hezbollah, et que toute erreur involontaire des deux parties lors des violents échanges de tirs pourrait conduire à l’éclatement d’une confrontation globale, se demandant comment éviter un glissement important ».
Selon les sources, cheikh Qassem a répété la position formelle du Hezbollah : « Toute discussion sur un cessez-le-feu dans le sud (du Liban) est liée à un cessez-le-feu accepté par le Hamas à Gaza, et que les pays occidentaux, s’ils craignent le déclenchement d’une guerre majeure, doivent pression sur Israël pour qu’il arrête sa guerre contre Gaza.
Qassem a tenu à souligner que les intimidations faites par « Israël » d’une guerre totale n’effraient pas le Hezbollah, assurant à son hôte allemand que c’est « la force dont il a fait preuve est ce qui empêche une guerre contre le Liban », selon al-Akhbar.
Source: Divers