L’armée d’occupation israélienne a bombardé ce mercredi 3 juillet la bande de Gaza, où les combats se poursuivent notamment dans le nord pendant que des milliers de Palestiniens ont de nouveau pris le chemin vers le sud de l’encave, après un ordre d’évacuation qui fait craindre une nouvelle opération militaire d’envergure.
(Ci-dessus: Raid israélien sur une école qui héberge des déplacés en face du complexe médical Nasser à l’ouest de Khan Younès)
Après avoir annoncé le 23 juin que la fin de la phase « intense » de la guerre était proche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé mardi que celle-ci ne s’achèverait qu’une fois ses objectifs « atteints », dont « la destruction du Hamas et la libération de tous les otages » enlevés le 7 octobre », lors de l’opération menée par le Hamas contre les sites militaires israéliens et les colonies de l’enveloppe de Gaza. Opération baptisée Déluge d’al-Aqsa et réalisée pour protester contre la poursuite de la colonisation en Cisjordanie occupée et l’arrestation de plusieurs milliers de Palestiniens et contre les violations perpétrées par les colons de la mosquée d’al-Aqsa.
Il s’agit « d’une campagne longue », a reconnu le chef d’état-major, le général Herzi Halevi.
Dans le sud de la bande de Gaza, dévastée par près de neuf mois de bombardements israéliens, des milliers de familles ont fui depuis lundi des secteurs de l’est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d’eau, de nourriture et d’abris.
Par des températures proches de 30 degrés, les déplacés fuyaient à pied ou entassés sur des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, la plus grande ville du sud de la bande de Gaza d’où l’armée d’occupation israélienne s’était retirée début avril après une bataille de plusieurs mois.
Environ 250.000 personnes, selon l’ONU, sont visées par l’ordre d’évacuation émis lundi après des tirs de roquettes vers Israël.
Cet appel qui concerne un territoire de 117 kilomètres carrés, soit un tiers de la bande de Gaza, est « le plus important depuis octobre, quand les habitants du nord de Gaza avaient reçu l’ordre d’évacuer » aux premiers jours de la guerre, a souligné mardi le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Abdallah Mouhareb, un Palestinien de 25 ans, raconte avoir déjà pris la route, d’un endroit à l’autre, lorsque les forces israéliennes ont visé Khan Younès, en décembre.
Au retrait de l’armée, il est rentré chez lui avec sa famille, avant de repartir, sans savoir où aller. « Nous avons dormi dans la rue sans abri, sans nourriture, sans eau. Il y avait des bombardements autour de nous », dit le jeune homme.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi que presque tous les patients de deux hôpitaux du sud du territoire palestinien, l’Hôpital européen et l’hôpital de campagne du Comité international de la Croix-Rouge, avaient décidé de fuir.
« Israël » n’a pas indiqué s’il y aurait une nouvelle opération d’envergure dans le sud, mais ses ordres d’évacuation sont généralement un préambule à d’intenses combats.
Après avoir progressé depuis le nord, appelant les habitants à évacuer les zones pour se rendre à Rafah, une ville frontalière avec l’Egypte au sud, l’armée d’occupation a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, demandant aux déplacés de certaines zones de les évacuer. L’offensive de Rafah est alors présentée comme l’ultime étape de la guerre.
Mais ces dernières semaines, les bombardements ont repris avec une forte intensité dans plusieurs régions que l’armée avait dit contrôler, notamment dans le nord où elle a lancé le 27 juin une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza.
(Ci-dessus: Une fillette prise de panique après un raid israélien sur le camp Doureij à Gaza)
Les combats et les bombardements dans ce secteur ont entraîné le déplacement de 60.000 à 80.000 personnes, selon l’ONU.
Mercredi, l’armée a annoncé poursuivre ses opérations à Choujaïya où elle dit avoir « éliminé des terroristes » et frappé « plus de 50 infrastructures terroristes ». Elle a ajouté que ses opérations continuaient également à Rafah et dans le centre de la bande de Gaza.
Selon un correspondant de l’AFP, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé mercredi plusieurs secteurs de la ville de Gaza, dont celui de Choujaïya, où une source du Hamas a fait état de combats au sol.
Sept martyrs ont été retrouvés sous les décombres d’une maison bombardée dans le nord de la ville, selon la Défense civile.
Des témoins ont signalé des tirs d’artillerie sur le centre de la bande de Gaza, notamment le camp de réfugiés de Nousseirat. Dans le sud, des bombardements ont visé le centre et l’ouest de Rafah, selon les autorités du Hamas.
Source: Avec AFP