L’Irak a déclaré que la coalition militaire dirigée par les États-Unis, qui reste dans le pays sous prétexte de combattre le groupe terroriste Daech deux décennies après l’occupation de 2003, retirera ses forces dans deux ans.
« La coalition se retirera des bases de la capitale Bagdad et d’autres parties de l’Irak fédéral, à l’exception de la région du Kurdistan irakien dans le nord, d’ici septembre 2025 », a indiqué, dimanche 8 septembre, le ministre irakien de la Défense Thabet al-Abbassi lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision par satellite al-Hadath. Il a ajouté que les forces de la coalition quitteraient la région du Kurdistan irakien d’ici septembre 2026.
Le retrait sera mis en place « en deux phases […] nous signerons peut-être l’accord dans les prochains jours », a-t-il précisé.
Le ministre irakien a par ailleurs déclaré que le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin considérait comme insuffisant le délai de deux ans pour « mener à bien le retrait »; pourtant le responsable irakien a refusé la proposition de Washington concernant une troisième année supplémentaire.
Dimanche, le Premier ministre Mohammed Shia al-Sudani a déclaré que le pays avait « franchi une étape importante vers la résolution du problème de la présence continue de la coalition ». Dans ce droit de fil, il a salué les forces de sécurité irakiennes et a souligné leur capacité de maintenir la stabilité du pays : « Nous n’hésiterons pas à défendre la souveraineté de notre pays. »
Près de 2 500 soldats américains sont déployés en Irak et environ 900 en Syrie voisine dans le cadre de la coalition menée par les États-Unis. La coalition a maintenu sa présence dans la région sous prétexte de combattre le groupe terroriste Daech, et ce alors que les pays arabes et leurs alliés l’ont vaincu fin 2017.
En 2020, le Parlement irakien a voté en faveur de l’expulsion des forces étrangères après qu’une frappe de drone américaine a assassiné le commandant en chef de la lutte antiterroriste iranienne, le général Qassem Soleimani, et le commandant adjoint des Hachd al-Chaabi, Abu Mahdi al-Muhandis, près de l’aéroport international de Bagdad.
La Résistance islamique irakienne, un groupe de lutte antiterroriste, a également fait pression pour mettre un terme à l’ingérence et à la présence illégale des forces étrangères dans le pays. Dans ce contexte, le groupe de résistance a intensifié, début août, ses attaques contre des cibles américaines à travers le pays.
L’escalade est intervenue en signe de protestation contre l’ingérence militaire et le soutien sans réserve des États-Unis à la guerre génocidaire du régime israélien contre la bande de Gaza.