En pleine campagne contre le Hezbollah, des pourparlers sont en cours entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Gideon Saar, leader du parti de la Nouvelle Droite, en vue d’un remaniement ministériel majeur. Selon les informations rapportées, Netanyahu envisage de remplacer l’actuel ministre de la guerre, Yoav Gallant, par Saar.
USA: « C’est de la folie »
Ce remaniement suscite l’inquiétude des Américains. Une source américaine a déclaré : « C’est de la folie. Il y a une escalade réelle dans le nord, la situation est très lourde, et il n’y a aucune ‘raison de sécurité’ pour renvoyer Gallant. »
Les critiques soulignent le timing délicat de ce changement, alors que des tensions persistent à la frontière nord avec la Palestine occupée.
La source américaine ajoute : « C’est un acte de folie de remplacer le ministre de la Défense en pleine guerre, surtout un ministre expérimenté qui gère un conflit, et particulièrement à l’approche de ce qui pourrait se produire dans le nord », ont rapporté les médias israéliens.
Malgré ces réserves, Netanyahu semble déterminé à procéder à ce remaniement, a-t-on ajouté de mêmes sources.
L’Autorité israélienne de radiodiffusion a rapporté que l’annonce de l’élargissement du gouvernement devrait être publiée dans les prochaines heures.
« Changer Gallant est une négligence en matière de sécurité »
Pour sa part, le journal Israel Today a cité Benny Gantz, ancien membre du Conseil de guerre israélien, qui a déclaré : « Changer le ministre Yoav Galant à la veille d’une campagne massive dans le nord pourrait se transformer en une guerre régionale. Ce remaniement constitue une négligence en matière de sécurité ».
Pour Gantz, « Netanyahu en ces heures et pendant la guerre met la sécurité d’Israël en danger de manière tangible ».
Hochstein : « L’escalade avec le Hezbollah n’apportera pas la sécurité à ‘Israël’ »
Le Wall Street Journal a de son côté cité une source bien informée disant que le médiateur américain entre Beyrouth et Tel Aviv, Amos Hochstein, a averti ‘Israël’ qu’une escalade avec le Hezbollah pourrait conduire à un conflit régional plus large.
La source a ajouté que Hochstein a souligné que « l’escalade militaire ne rendra pas les régions du nord plus sûres ».
Rappelons que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé, ce mardi, que le retour des habitants du nord du pays, qu’ils ont fui en raison des tirs transfrontaliers quasi-quotidiens du Hezbollah, figuraient désormais parmi les buts de guerre de son gouvernement.
La Résistance prête à affronter toute agression israélienne
Entre-temps, des sources bien informées au sein de l’équipe de la résistance ont révélé au quotidien libanais Al-Binaa, « le Hezbollah, en coordination avec le reste des factions de la résistance libanaise et palestinienne, met toutes les hypothèses sur la table et se prépare au pire, n’excluant aucune décision prise par les dirigeants de cet ennemi traître et criminel ».
« La Résistance, avec toutes ses factions, est prête à affronter de manière appropriée toute agression israélienne, tout en mettant l’accent sur toutes les équations de dissuasion imposées par le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah. A savoir : Toute atteinte contre les civils libanais impliquera le ciblage par la Résistance des nouvelles colonies. Toute élargissement de la portée géographique de l’agression israélienne signifiera l’augmentation du rayon des tirs de la Résistance dans la même mesure. C’est-à-dire les villes de Sidon, Tyr et Nabatiyeh correspondent à la Galilée, Haïfa, etc…La banlieue sud et la capitale contre Tel-Aviv et sa banlieue ».
Les mêmes sources ont suggéré que « l’ennemi éviterait une guerre totale et élargirait les règles d’engagement en ciblant davantage de villages frontaliers pour compléter son plan visant à établir une ceinture de sécurité de 10 km de long et à déplacer la population pour la présenter aux colons comme une réussite militaire et sécuritaire qui contribuerait à leur retour dans leurs colonies ».
Ces mêmes sources poursuivent : « L’ennemi ne réussira pas à atteindre les objectifs de la guerre, notamment à imposer la sécurité dans le nord avec davantage de force militaire, ni à faire retourner les colons. Au contraire, leur nombre pourrait atteindre un million, et peut-être qu’il ne restera pas un seul colon dans tout le nord de la Palestine occupée. »
Et de souligner : « Israël n’est plus capable de mener des guerres après les revers qu’il a subis à Gaza, à Rafah, en Cisjordanie et au sud du Liban, en plus de l’épuisement économique résultant des fronts du Yémen et de l’Irak…La guerre contre le Hezbollah est très coûteuse car le parti n’a utilisé qu’un petit pourcentage de ses capacités et plans ».
Le Bureau central israélien des statistiques a, dans ce contexte, annoncé que « l’économie israélienne souffre plus que prévu au milieu d’une guerre acharnée et sur fond de la poursuite de la guerre contre la bande de Gaza ».