Le porte-parole de la Force des Nations Unies au Liban (FINUL), Andrea Tenenti, a affirmé que « le ciblage par l’armée israélienne des forces de la FINUL était délibéré, contrairement à ce que disent les responsables israéliens ».
Dans une déclaration par liaison vidéo depuis Beyrouth aux journalistes des Nations Unies à Genève, il a souligné qu’« Israël » a ciblé « la FINUL à plusieurs reprises, dont 5 fois intentionnellement ».
« La tour de contrôle de Naqoura a été directement visée, ce qui a blessé deux soldats de la paix. Ils ont également visé le système de communication et les caméras. Ils sont entrés il y a quelques jours dans l’un des quartiers généraux de la FINUL et y sont restés 45 minutes », a-t-il rapporté.
Selon Tenenti « toutes ces attaques sont délibérées et constituent une violation non seulement de la résolution internationale n° 1701, mais également du droit international ».
Il a rapporté que les soldats de la Finul passent de longues heures dans des abris en raison des bombardements incessants.
« La partie israélienne nous a demandé de nous déplacer de certains endroits le long de la Ligne bleue. Nous avons environ 29 emplacements très proches de la Ligne bleue, jusqu’à une distance de 5 km, mais nous avons décidé de ne pas bouger, car c’est important que le drapeau des Nations Unies y reste hissé, et nous sommes dans ces positions à la demande du Conseil de sécurité de l’ONU et de la communauté internationale », a-t-il insisté.
Le fonctionnaire onusien a reconnu en outre que les forces de la FINUL « ont trouvé il y a plusieurs mois près d’une de leurs bases au Liban des traces d’une éventuelle utilisation de phosphore blanc ».
Décrivant la situation de la population libanaise dans le sud du Liban comme « très tragique » il a déclaré qu’environ 450 000 personnes ont migré vers le nord, que « la plupart des villages adjacents à la Ligne bleue ont été complètement détruits et que tous les villages du sud ont été gravement endommagés ».
Ces propos sont intervenus au moment où la Première ministre italienne Giorgia Meloni condamnait depuis Beyrouth les attaques contre la Finul les qualifiant d’ »inacceptables » .
Première cheffe d’Etat ou de gouvernement à se rendre au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes fin septembre, Mme Meloni a plaidé pour que la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul), forte actuellement de 10.000 hommes, « soit renforcée ».
« Ce n’est qu’en renforçant la Finul et en maintenant son impartialité, que nous pourrons tourner la page » de la guerre, a ajouté Mme Meloni, dont le pays est le deuxième plus grand contributeur à la Finul, et qui assure aussi la présidence tournante du G7.
A ses côtés, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé à ce que « la solution diplomatique l’emporte sur la guerre ». « Le cessez-le-feu est la priorité numéro un », a-t-il poursuivi, pour faire cesser « les attaques contre les civils et les destructions de villages ». Il a encore dénoncé « les menaces d’Israël incitant la Finul à partir et les attaques contre (les Casques bleus) qui sont une violation flagrante du droit international ».
Source: Divers