Le magazine américain National Interest a évoqué, dans un rapport, « ce dont Israël doit se méfier dans ses relations avec les États-Unis d’Amérique », expliquant que « Tel Aviv doit être prudent dans ce qu’il souhaite, car la dernière chose qu’il ne souhaite pas c’est d’être vu à Washington comme un fardeau stratégique ».
Dans le détail, le magazine fait référence aux déclarations du Premier ministre de l’occupation israélienne, Benjamin Netanyahu, dans lesquelles il a affirmé « qu’ Israël protège les intérêts américains en tenant tête à Téhéran », ajoutant « donnez-nous les outils plus rapidement et nous accomplirons les objectifs de la mission. »
Le journal a fait une comparaison entre la demande de Netanyahu et la demande du Premier ministre britannique Winston Churchill d’une aide financière et militaire des États-Unis pour l’aider à combattre Adolf Hitler, notant que « Churchill avait un point plus important à son ordre du jour que celui de Netanyahu, car il voulait pour faire pression sur Franklin Roosevelt et sur le peuple américain. Les isolationnistes ont rejoint la guerre en Europe parce qu’ils ont réalisé que la Grande-Bretagne ne pouvait vaincre la machine de guerre allemande sauf les Américains combattaient à leurs côtés ».
Le journal a ajouté : « La réalité est que les spéculations à Washington ces dernières années ont été que Netanyahu, comme Churchill au début de la Seconde Guerre mondiale, espérait créer les conditions qui pousseraient les Américains à une intervention militaire directe aux côtés d’Israël dans la guerre contre l’Iran. »
« Mais à la suite des interventions militaires qui ont longtemps échoué en Irak et en Afghanistan, il est devenu clair que les Américains ne sont pas intéressés à se laisser entraîner dans une autre guerre au Moyen-Orient », affirme le magazine.
« Les Américains craignent donc qu’une attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes ne déclenche une réponse iranienne massive et oblige les États-Unis à déployer des forces militaires pour défendre Israël » poursuit le journal.
Pour éviter qu’un tel scénario ne se produise, « le président Joe Biden a refusé de donner le feu vert à Israël pour attaquer les installations pétrolières et nucléaires iraniennes », selon le journal, qui considère que dans cette perspective, « l’accord nucléaire avec Téhéran visait à geler le programme nucléaire iranien, privant ainsi Israël d’un prétexte pour lancer des attaques militaires préventives contre l’Iran ».
Le magazine a souligné que « le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire de 2015 et la série de mouvements militaires entrepris par Israël depuis le 7 octobre 2023 ont conduit à une confrontation militaire directe entre Israël et l’Iran, qui a changé la donne et contraint les Américains à intervenir directement pour protéger Israël. C’est le scénario que les Américains voulaient éviter et que Netanyahu espére voir se réaliser ».
En un sens, « le premier pas dans cette direction a été fait par la décision des États-Unis de déployer une batterie de défense de zone à haute altitude (THAAD), composée de 100 soldats américains, pour aider à défendre Israël contre la puissante menace de missiles iraniens et ses alliés régionaux, notamment le Hezbollah au Liban ».
Cela signifie que « dans le contexte de l’attaque israélienne contre l’Iran, les forces américaines combattent désormais aux côtés d’Israël, car une éventuelle réaction iranienne à une telle décision pourrait créer des conditions dans lesquelles les soldats américains pourraient directement s’engager dans une guerre avec Israël contre l’Iran », selon le magazine.
« Bien que les membres républicains du Congrès aient applaudi l’appel de Netanyahu aux États-Unis pour qu’ils s’unissent directement dans le conflit avec l’Iran, même l’administration de Donald Trump aura du mal à gagner le soutien populaire pour une nouvelle guerre au Moyen-Orient », selon le magazine.
Il a souligné que « l’argument selon lequel Israël aurait entraîné les États-Unis dans une intervention militaire (avec toutes les pertes et dépenses que cela entraînerait) enflammerait le sentiment public anti-israélien, et pas seulement parmi les membres de la gauche progressiste ».
De plus, avec le déplacement du centre de gravité stratégique vers l’Asie de l’Est, ce qui reflète les vues géopolitiques de Trump, « le Pentagone n’a aucun intérêt à se joindre à un nouvel exercice militaire au Moyen-Orient dont l’objectif principal est de protéger Israël ».
Source: Médias