Le tribunal israélien a levé dimanche soir une partie de l’interdiction de publication concernant l’affaire des fuites de documents classifiés, révélant l’identité du principal suspect : Eli Feldstein, qui occupait le poste de porte-parole au bureau du Premier ministre. Feldstein collaborait depuis octobre 2024 avec Yossi Shelley, directeur général du bureau du Premier ministre, sur des dossiers gouvernementaux et politiques.
Feldstein avait précédemment servi comme porte-parole du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, après avoir occupé des fonctions au sein de l’unité des porte-parole de l’armée israélienne, ont rapporté les médias israéliens.
L’investigation, menée conjointement par le Shin Bet, l’armée et la police israélienne, a conduit à l’arrestation de quatre suspects, dont certains membres des services de sécurité.
L’enquête a été ouverte après la diffusion en septembre par deux journaux, le Jewish Chronicle londonien et le grand quotidien allemand Bild, de deux articles basés sur des documents confidentiels militaires. L’un détaillait un plan supposé de Yahya Sinouar, le chef politique du Hamas, pour « fuir la bande de Gaza » avec les otages vers l’Egypte par le couloir de Philadelphie, zone tampon le long de la frontière. L’autre se basait sur des notes présentées comme émanant de la direction du Hamas sur la stratégie de son chef pour « faire achopper les négociations sur la libération des otages ». Ces informations, en partie fausses, auraient selon le tribunal « porté atteinte à la capacité des agences de sécurité à atteindre l’objectif de libérer les personnes enlevées », a dit le tribunal, qui a émis un avis de censure sur une grande partie de l’enquête.
Gantz et Lapid attaquent Netanyahu
Les opposants à M. Netanyahu soupçonnent le Premier ministre d’avoir utilisé ces fuites pour refuser d’abandonner le contrôle du corridor entre l’Egypte et le sud de Gaza, alors que cette question est un point d’achoppement majeur dans les pourparlers de trêve avec le Hamas qui sont au point mort depuis l’été. « Selon l’enquête, des associés de M. Netanyahu ont fait fuiter des documents confidentiels et des documents falsifiés pour nuire à une possible libération des otages », a affirmé le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, lors d’une conférence de presse. « Si Netanyahu savait, il est complice d’une des plus grosses violations de la sécurité de l’Histoire. S’il ne savait pas, alors de quoi est-il au courant », a-t-il lancé.
Pour sa part Gantz a accusé: « Contrairement à l’impression qu’essaie de donner le cabinet du Premier ministre, il ne s’agit pas d’un soupçon de fuite mais de la divulgation de secrets d’Etat pour des besoins politiques…Le vol d’informations confidentielles par un membre du cabinet du Premier ministre est une ligne noire. Point ».