Le directeur général de l’OMS a dénoncé lundi l’interdiction par Israël de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), ajoutant que celle-ci « ne rendra pas Israël plus sûr » tout en augmentant les souffrances à Gaza.
« Soyons clair : il n’y a simplement pas d’alternative à l’Unrwa », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé, dans une video sur X.
« Cette interdiction ne rendra pas Israël plus sûr. Elle va seulement augmenter les souffrances de la population de Gaza et les risques d’épidémies », a-t-il ajouté.
Ces commentaires du chef de l’OMS interviennent alors qu’Israël, faisant fi des mises en garde internationales, a notifié officiellement à l’ONU lundi l’interdiction de l’Unrwa, adoptée la semaine dernière par le Parlement israélien. Elle doit entrer en vigueur fin janvier.
Cette agence de l’ONU est considérée comme la « colonne vertébrale » de l’aide aux réfugiés dans les Territoires palestiniens occupés.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a estimé qu’elle aura des conséquences graves pour des millions de Palestiniens.
L’Unrwa, établie en 1949 après l’usurpation de la Palestine et l’implantation de l’entité sioniste fournit de l’assistance à près de six millions de Palestiniens dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
A Gaza, c’est « l’un des plus importants fournisseurs de services de santé esentiels », a souligné le chef de l’OMS.
« Chaque jour, elle fournit des milliers de consultations médicales et vaccine des centaines d’enfants », a-t-il ajouté, précisant que beaucoup de partenaires humanitaires dépendaient du réseau logistique de l’Unrwa pour faire entrer de l’aide à Gaza et la distribuer « là où se trouve le besoin ».
Il a souligné que le personnel de l’Unrwa avec lequel l’OMS avait travaillé était composé de « professionnels humanitaires et médicaux dévoués qui travaillaient sans relâche pour leur communauté dans des circonstances inimaginables ».
Selon des experts du conflit arabo-israélien, la décision israélienne est motivée par la volonté d’Israël d’éliminer définitivement toutes les instances internationales liées au peuple palestinien, en prélude a l’élimination de son droit à sa patrie.
L’entité sioniste justifie sa décision d’interdire les activités de l’Unrwa en accusant une dizaine sur ses 13.000 employés d’avoir pris part à l’attaque du 7 octobre 2023.
Elle a dit avoir fourni à l’ONU « d’innombrables preuves selon lesquelles des agents du Hamas sont employés par l’Unrwa et sur l’utilisation de leurs installations à des fins terroristes », dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Sachant que le verdict de l’organisation onusienne n’est pas tranché. En janvier elle a licencié neuf employés après qu’une enquête interne a montré qu’ils « pouvaient avoir été impliqués dans les attaques armées du 7-octobre ».
Source: Avec Agences