À l’occasion du quarantième jour de l’ascension en martyr du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah, son successeur Cheikh Naim Qassem, a prononcé un discours dans lequel il a assuré que la résistance ne sollicitera pas l’arrêt de la guerre mais obligera Netanyahu à le faire lorsqu’il saura que ses objectifs ne sont pas réalisés. Evoquant les facteurs de puissance de la résistance, il a estimé que le coût de la capitulation est plus cher que celui de la résistance.
Cheikh Naim Qassem a commencé son allocution en rendant hommage au Grand martyr de la oumma sayed Nasrallah.
« Sayed Hassan Nasrallah, est un exemple du vénérable dirigeant qui a suivi le chemin de Dieu Tout-Puissant, admettant tous les sacrifices. Il est un leader icone, un éveilleur inspirant, un homme brave et courageux… Il a été la bannière de la libération de la Palestine, ses paroles sont la lumière de la foi, ses positions ouvrent le chemin vers la vie, il restera dans les cœurs des gens aux quatre coins du monde comme le symbole de résistance. Notre imam, le leader, l’Imam Khamenei, puisse-t-il vivre longtemps, l’a défini en disant à son sujet qu’il est « inégalable », et c’est une excellente définition.
Cheikh Naim a ajouté : « Notre sayed a édifié un parti de résistance basé sur les principes de l’islam mahométan authentique. Son approche était l’approche de la wilaya, comme faisant partie de la foi et de la droiture. Il a édifié un parti qui rassemble toutes les couches de la société. C’est le parti des vieux et des jeunes, des femmes, des personnes âgées. C’est le parti des gens libres et honorables, le parti des intellectuels et des travailleurs, et chaque personne peut faire partie intégrante de ce parti construit par ce grand leader…
Le Hezbollah est un parti qui œuvre au façonnement de la nation qui résiste face à l’ennemi israélien. C’est un parti qui a une structure organisée et des extensions dans tous les domaines : culturel, politique, djihadiste, social, éducatif, médicaux …
La résistance dans ce parti est une base solide en termes de nombre, de force, de spécialisation, de foi, de courage et de défi contre les ennemis les plus puissants.
Sayed Hassan Nasrallah nous a ressuscité pendant sa vie. Il restera vivant parmi nous dans son trépas et nous resterons avec lui. La résistance ne cessera de grandir…
Sayed Hassan Nasrallah a remporté les médailles les plus honorifiques : celle dans sa vie d’avoir été le commandant de la résistance dans la région, celle d’être le Maitre des martyrs de la oumma et la médaille de celui qui a inauguré l’ère des victoires et de la conquête sur la voie d’al-Qods. »
Le projet de Netanyahu va au-delà du Liban et de Gaza.
Après avoir rendu hommage aux autres commandants martyrs du Hezbollah, cheikh Qassem a enchainé en parlant de la guerre en cours au Liban.
« Je parlerai de trois choses : Premièrement, quelle est la description de la réalité dans laquelle nous vivons ? Nous sommes confrontés à une guerre d’agression israélienne contre le Liban qui a commencé il y a un mois et environ dix jours après la guerre de soutien qui a suivi Déluge d’Al-Aqsa, et qui a créé il y a un an un contexte différent, complètement différent de la réalité dans laquelle la région et l’entité israélienne se trouvaient.
Dans la guerre de soutien, tous ceux qui aimaient la Palestine ont travaillé, et ceux qui croient en sa libération étaient à ses côtés. La Palestine, qui a donné plus de 43 mille martyrs et des de 100 mille blessés, en dépit de toutes les destructions, dévastations et crimes commis contre elle, elle est restée inébranlable, debout, et ferme. Elle sera victorieuse, si Dieu le veut. Je salue tous les fronts de résistance du Yémen à l’Irak en passant par le Liban, et aussi à leur tête, le grand soutien de la République Islamique et des Gardiens de la Révolution Islamique venus soutenir la Palestine.
Ces personnes sont généreuses dans leurs dons resteront gravées dans l’histoire. »
Et cheikh Qassem de poursuivre : « Nous en sommes maintenant face à une guerre agressive israélienne contre le Liban depuis un mois et dix jours. Peu importe la manière dont la guerre a commencé et les prétextes qui l’ont provoquée, ce qui est important, c’est que nous sommes confrontés à une agression israélienne.
Qu’en dit Netanyahu ? Il dit qu’il ne fixe pas de date pour la fin de la guerre, mais qu’il fixe des objectifs clairs pour la victoire. Quels sont ses objectifs ? Dans le même discours, après avoir rencontré Hochstein et s’être adressé au peuple, il a déclaré : « Nous changerons la face du Moyen-Orient ». Il a poursuivi : « Netanyahu est donc confronté à un très vaste projet qui va au-delà de Gaza, de la Palestine et du Liban jusqu’au Moyen-Orient. Quelles sont les étapes de ce projet pendant la guerre au Liban ? Il y a trois étapes.
La première étape consiste à mettre fin à la présence du Hezbollah. La deuxième étape consiste à occuper le Liban, même à distance, depuis l’espace aérien, par le biais de menaces, et à rendre le Liban semblable à la Cisjordanie. La troisième étape consiste à changer la carte du Moyen-Orient. Ces mesures étaient voulues par Netanyahu, et il a commencé sa guerre contre le Liban pour accomplir la première étape. »
Les trois facteurs de puissance du Hezbollah
Cheikh Qassem a indiqué que le Hezbollah s’était préparé à la guerre depuis 2006 : « Depuis 2006, c’est-à-dire après l’agression de juillet et après la bataille de Promesse sincère, nous avons entamé les préparatifs dans toutes les formes, en termes de formation, d’armement, d’équipements et de capacités dans divers domaines… Nous nous attendions à ce qu’une guerre éclate un jour, alors nous nous y sommes préparés. Nous sommes désormais en état de défense pour faire face à cette agression et à ses objectifs expansionnistes convoités. »
Selon cheikh Qassem, « l’ennemi israélien espérait éliminer le Hezbollah en ciblant ses commandants et dirigeants, et il ne savait pas qu’il se trouvait face à un parti et à une résistance qui avaient trois facteurs de force fondamentaux : idéologique, ses résistants, et les préparatifs.
« L’ennemi espérait mettre fin à la première phase, c’est-à-dire achever le Hezbollah, avec l’opération des bipeurs et des talkies-walkies et l’assassinat des dirigeants, dont le Secrétaire général, Sayyed Hassan Nasrallah… Ceci aurait dû lui permettre d’envahir plus facilement le Liban, c’est pourquoi il a embarqué cinq divisions à la frontière, plus de 65 mille soldats et officiers, dans la perspective d’entrer au Liban après avoir éliminé la direction de la résistance et l’avoir désorientée le plan sécuritaire.
Il a poursuivi : « L’ennemi n’a pas prêté attention ni ne savait pas qu’il faisait face à un parti et à une résistance qui a trois facteurs de pouvoir fondamentaux qu’il doit garder à l’esprit.
Premièrement, les résistants et le parti agissent à la base d’une doctrine islamique inébranlable, pour se tenir fermement du côté de la vérité, de la libération, de l’indépendance, de la fierté et de la dignité.
Deuxièmement, les résistants de ce parti se sont entièrement soumis à Dieu. Ils ne recherchent pas le monde ici-bas. Ils savent que leur succès dans ce monde avant celui de l’au-delà est d’être des combattants de la résistance face à l’occupation.
Tous nos résistants sont des combattants martyrs. D’aucuns pourraient mal comprendre en croyant que le combattant du martyre veut se jeter à la mort, ce qui n’est pas vrai. Le combattants martyr est celui qui ne craint pas la mort. En ces jours, ceux qui sont stationnés à la frontière, les voyez-vous exposer leur poitrine pour que les Israéliens les tuent afin qu’ils puissent aller vers Dieu Le Tout-Puissant ? Non, jamais. Ils combattent et se battent, endurent et tiennent à infliger des pertes et à rester en vie…Ils ne craignent rien. Au contraire, ils espèrent auprès de Dieu Tout-Puissant que leur heure viendra pendant qu’ils sont sur le champ de bataille. C’est cela le combattant martyr.
Le troisième facteur de puissance concerne les préparatifs que nous avons mis au point, y compris les capacités, les armements, les formations et l’entraînement. Ce sont les trois facteurs de puissance qui donnent les ingrédients d’une vie digne. »
Evoquant les facteurs de puissance de l’ennemi israélien, il a dit : « l’un de ces facteurs de puissance de l’occupation israélienne est sa capacité à commettre des génocides et les tueries contre les civils. C’est sont son injustice et sa barbarie. Elle dispose aussi d’une puissance aérienne exceptionnelle et d’une supériorité technologique alimentées indéfiniment par les USA, le grand Satan. L’occupation se veut compter sur son armée terrestre mais celle-ci ne lui sera pas utile car elle craint les combats frontaux et elle fait face à une résistance ferme sur les frontières ».
Les deux choses qui peuvent arrêter la guerre
Le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a aussi parlé des conditions qui arrêteront de la guerre israélienne contre le Liban estimant que l’arrêt de la guerre est lié à deux choses : le terrain et le front intérieur israélien.
« Quand cette guerre d’agression s’arrêtera-t-elle ? Je vous dis en toute clarté que notre conviction est qu’une seule chose pourra arrêter cette guerre d’agression, à savoir le champ de bataille dans ses deux volets : le premier est la confrontation des résistants à l’armée israélienne à la frontière, et le second est le front intérieur, le fait que les missiles et les drones puissent l’atteindre jusqu’à ce qu’ils payent le prix réel pour qu’ils sachent qu’ils ne peuvent remporter cette guerre.
Je vous rassure, concernant les frontières, nous avons des dizaines de milliers de résistants entraînés qui peuvent combattre et résister. Bien sûr, ils ne sont pas actuellement des dizaines de milliers à la frontière, mais il existe de nombreuses alternatives. Les effectifs présents actuellement correspondent à ce que le front frontalier peut supporter. Les capacités sont disponibles, que ce soit dans des entrepôts ou sur des sites, ainsi que dans de multiples façons. N’ayez pas peur pour les capacités, Dieu soit loué, elles existent et peuvent nous approvisionner pendant longtemps, si Dieu Tout-Puissant le veut.
La deuxième question concernant le front intérieur est qu’Israël criera, il criera avec ses missiles et ses avions. Il n’y a aucun endroit dans l’entité israélienne qui soit inaccessible aux drones ou aux missiles… Quoi qu’il en soit, les jours viendront, les jours passés ont été un exemple, et ce qui va se passer sera de plus en plus important. »
Cheikh Naim Qassem, a en outre assuré que le parti ne prévoit pas un arrêt de l’agression à la base d’une action politique, et qu’il ne sollicitera pas non plus l’arrêt de l’agression. « Pour nous, notre choix exclusif est d’empêcher l’ennemi de réaliser ses objectifs. »
« Nous ferons en sorte que l’ennemi cherche lui à exiger l’arrêt de l’agression, car tous les autres facteurs, dont les impulsions de Netanyahu et sa conviction qu’il peut réaliser quelque chose, seront inutiles.
De même maintenant, nous ne comptons pas sur les élections américaines, quel que soit celui qui les remportera, Kamala Harris ou Donald Trump, ceci n’a aucune valeur pour nous, et nous ne comptons pas non plus sur l’action politique générale, ni sur le fait que Netanyahu se contente de quelques gains. Nous compterons exclusivement sur le terrain, nous ferons pleinement comprendre à Netanyahu que sur le terrain, il est un perdant, et que cette perte l’empêchera d’atteindre ses objectifs.
Pour nous, en tant que Hezbollah, en tant que résistance, notre choix exclusif est d’empêcher l’occupation d’atteindre ses objectifs. Jusqu’à présent, dans les premières lignes frontalières, il n’a pas réussi à réaliser ce qu’il voulait, ni en attaquant les gens, il n’a pas réussi à réaliser ce qu’il voulait. La tentative de déplacement de la population visant à faire pression sur nous à travers le peuple a échoué, parce que ces gens aiment la résistance, leurs enfants sont la résistance, leurs âmes sont la résistance, leurs maisons sont la résistance, leur avenir est la résistance.
L’ennemi a tenté de créer des conflits entre les déplacés et ceux qui les accueillent, mais il a également échoué, car ces derniers se rendent également compte que le danger ne concerne pas seulement les déplacés, pas seulement la résistance, le danger concerne tout le Liban. Cette interaction, je la considère comme faisant partie intégrante de la résistance.
Lorsque l’ennemi décidera d’arrêter l’offensive ceci se fera par le biais des négociations indirectes. Le chef du Parlement Nabih Berri est celui qui porte la bannière politique de la résistance. La base des négociations est fondée sur deux choses : la cessation de l’offensive et le fait que le plafond des négociations est la préservation de la souveraineté libanaise entièrement ».
Evoquant la violation israélienne dans la région d’al-Batroun au nord du Liban cheikh Qassem a demandé à l’armée libanaise de protéger les frontières maritimes et de publier une position qui mette au clair les causes. Il a aussi demandé à l’armée libanaise de demander des comptes aux forces de la Finul et plus précisément à l’Allemagne. « L’ennemi tente de mener une guerre d’usure mais nous résisterons quelque soit la durée de cette guerre. Le Liban est en position de force grâce à sa résistance, à son peuple et à son armée. Il est vrai qu’il souffre mais il fait souffrir l’ennemi ».
Le coût de la capitulation plus cher, que celui de la résistance
Selon Cheikh Qassem, « le Hezbollah dispose d’un facteur important et puissant qui l’empêche de tomber, à savoir les résistants qui ont juré de libérer la patrie et de ne prêter allégeance à personne et qui n’ont que deux options : la victoire ou le martyre.
« Le coût élevé du sang, des martyrs et de la fermeté de la résistance et du peuple est certes inférieur au coût de la reddition et de la soumission. Il n’y a dans notre dictionnaire que la patience, l’endurance et de rester dans le champ de bataille jusqu’à la victoire. Le lourd prix du sang, des martyrs et de la fermeté de la résistance et du peuple doit être payé pour que nous obtenions la victoire. Soyez surs que malgré l’importance de ce coût, il est inférieur à celui de la capitulation et la soumission qui n’existent pas chez nous mais chez les autres ».
Il n’y a rien dans notre dictionnaire à part la patience, l’endurance et le fait de rester sur le terrain jusqu’à la victoire. Nous ne pouvons pas être vaincus. Le Droit est avec nous, la Terre est avec nous, et Dieu est avec nous.
Source: Al-Manar