Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré, ce mercredi 4 décembre, qu’il lèverait une loi martiale surprise qu’il avait imposée seulement quelques heures auparavant, revenant sur une confrontation avec le parlement qui avait fermement rejeté sa tentative d’interdire les activités politiques et de censurer les médias.
Dans la plus grande crise politique qu’ait connue la Corée du Sud depuis des décennies, Yoon a choqué la nation en déclarant la loi martiale mardi soir, invoquant la nécessité de contrer des “forces anti-étatiques pro-nord-coréennes” parmi ses opposants politiques nationaux. Mais les parlementaires indignés ont rejeté le décret à l’unanimité.
L’agence de presse Yonhap a rapporté que le cabinet avait convenu tôt mercredi de mettre fin à la loi martiale.
Des manifestants devant l’Assemblée nationale ont applaudi et crié : “Nous avons gagné !” tandis qu’un manifestant frappait sur un tambour.
Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique, a exigé que Yoon, en fonction depuis 2022, démissionne ou fasse face à une procédure de destitution.
« Même si la loi martiale est levée, il ne pourra pas échapper aux accusations de trahison. Toute la nation a clairement vu que le président Yoon n’était plus en mesure de diriger le pays normalement. Il devrait démissionner », a déclaré Park Chan-dae, un député senior du Parti démocratique, dans un communiqué.
D’après des propos rapportés par Reuters, le chef de l’État sud-coréen avait accusé les députés de l’opposition de couper «tous les budgets essentiels aux fonctions premières de la nation qui sont la lutte contre les crimes liés à la drogue et le maintien de la sécurité publique […] transformant le pays en un paradis de la drogue et en un lieu de chaos pour la sécurité publique».
Cette décision, a précisé l’agence Yonhap, a été annoncée après que le Parti Démocrate, principal parti d’opposition a adopté la semaine passée, en Commission parlementaire, un programme budgétaire réduit, et «soumis des motions de destitution contre un auditeur d’État et le procureur en chef».