Les habitants du sud du Liban poursuivent pour le 5eme jour consécutif leur retour dans les villages frontaliers en dépit des agressions israéliennes continues.
Ils ont pu entrer ce jeudi dans le nord de la localité de Yaroun dans le district de Bint Jbeil, après le retrait de 3 chars Merkava et de 2 jeeps de l’occupation israélienne vers son sud-est.
Les habitants du sud ont entamé leur retour dans leurs villages à partir du dimanche 26 janvier, date de l’expiration du délai de 60 jours accordé au retrait israélien après la conclusion du cessez-le-feu le 26 novembre 2024. Pendant ces deux mois, les forces d’occupation ont violé incessamment cet accord et procédé à des destructions massives des villages frontaliers.
Les autorités libanaises ont accepté un prolongement de ce délai jusqu’au 16 février, après des pressions américaines, mais le Hezbollah par la voix de son secrétaire général l’a rejeté.
35 des 42 villages ont depuis été libérés notamment dans les secteurs occidental et central de la frontière. L’armée israélienne occupe toujours 7 villages dans le secteur oriental. Les habitants veillent depuis dans leurs périphéries en tentant d’avancer au fur et à mesure du retrait israélien, tout en essuyant.
Interrogé par notre site al-Manar, le directeur du centre Ufeed pour les études et les recherches Hadi Qobeissi a dit que le retour des habitants au sud du Liban porte le message selon lequel « la résistance n’est pas une catégorie démarquée de la société mais un état d’âme qui imprègne toute la société ».
« C’est une leçon pour tous les mouvements de résistance. Elle dicte que quelles que soient les tentatives de liquidation et d’éradication qui peuvent viser la résistance, sa continuité dépend de son peuple et de sa société. Ce qui lui permet de surmonter les défis et les difficultés », a-t-il ajouté.
Concernant les agressions israéliennes qui se sont poursuivies ce jeudi, les correspondants sur place ont rapporté les faits suivants : l’incursion d’un bulldozer dans le cimetière de la localité al-Dahira, un pilonnage d’artillerie sur les faubourgs de la localité de Chebaa, le tir d’une bombe sonore à proximité des secouristes dans la localité de Yarine pendant qu’ils tentaient de dégager les dépouilles des martyrs tombés pendant la guerre.
Des maisons ont été incendiées dans la localité de Aytaroun et des bombardements ont été perpétrés à Markaba et Odaysseh.
L’armée d’occupation a en outre ouvert le feu sur deux citoyens qui inspectaient leur ferme à l’entrée de Qatmoun dans le village de Rmeich. Ils avaient auparavant pris l’autorisation des forces onusiennes de la Finul.
Le correspondant d’al-Manar a fait part de destruction d’infrastructures dans le quartier al-Mfaylaha à Mays al-Jabal et des commerces et des voitures à Bourj al-Molouk. Les forces d’occupation ont aussi incendié un poulailler à Tal al-Nahhas.
Dans l’après-midi de ce jeudi, un raid depuis un drone israélien a visé les périphéries de la husseiniya de la localité de Taybeh. Un drone y a aussi visé trois véhicules Poclin qui faisaient part aux travaux de fouille à la recherche des dépouilles des martyrs.
Dans la localité de Tallouseh dans le district de Marjeyoun, plusieurs attaques ont été signalées : un drone a largué une bombe à proximité d’une famille qui inspectait sa maison et une autre sur un motard qui a été blessé légèrement ; plusieurs bombardements ont été perpétrés et un palais a été incendié dans cette localité. Le correspondant d’al-Manar au Sud-Liban a fait une tournée dans cette localité et rencontré ses habitants qui sont revenus inspecter leurs maisons qui ont été détruites dans leur immense majorité.
Source: Divers