Washington fait pression sur de hauts responsables libanais pour empêcher le Hezbollah ou ses alliés de nommer le prochain ministre des Finances du pays, ont assuré 5 sources informées pour l’agence Reuters.
Les responsables américains ont transmis des messages au président libanais Joseph Aoun et au Premier ministre désigné Nawaf Salam qui s’attelle depuis sa nomination à la formation du prochain cabinet. Ces messages affirment que « le Hezbollah ne devrait pas participer au prochain gouvernement », soulignant la nécessité de diminuer son influence du Hezbollah avec la formation du nouveau gouvernement.
Selon Reuters, ce type d’intervention américaine au Liban vise à « profiter des changements dans l’équilibre des pouvoirs au Liban et au Moyen-Orient plus largement ».
Trois sources ont déclaré que l’homme d’affaires libano-américain Massad Boulos était l’une des personnes qui ont transmis le message américain au Liban.
Trois autres personnes ayant une connaissance directe du dossier ont déclaré à Reuters que permettre au Hezbollah ou à Amal de nommer le ministre des Finances nuirait aux chances du Liban d’accéder à des fonds étrangers pour aider à payer l’énorme facture de reconstruction causée par la guerre de l’année dernière.
Reuters a indiqué que les Etats-Unis n’avaient aucune objection à ce que le poste soit transféré à un musulman chiite, mais ils ne veulent pas que le mouvement Amal ou le Hezbollah nomment directement le ministre.
Reuters a également indiqué que Washington avait transmis un message à Salam, affirmant qu’il était inacceptable que le Hezbollah et ses alliés bénéficient des « mêmes privilèges » dont ils bénéficiaient auparavant, notamment « d’obtenir des ministères sensibles comme celui des Finances ».