Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à empêcher Israël de répéter le génocide qu’il a perpétré à Gaza contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, où le régime a intensifié ses raids.
« En dépit du cessez-le-feu à Gaza, ‘Israël’ poursuit ses crimes et ses massacres en Cisjordanie. Comme l’ont averti les rapporteurs des droits de l’homme, il semble que le génocide va se répéter en Cisjordanie », a averti Esmaïl Baghaï lors d’une conférence de presse hebdomadaire tenue lundi 3 février.
Dans la foulée, il a appelé la communauté internationale à prendre « une mesure sérieuse » pour empêcher la répétition du génocide de Gaza en Cisjordanie, notant : « La communauté internationale ne devrait pas permettre la normalisation de ces crimes ».
« Les dirigeants israéliens doivent être poursuivis pour leurs crimes »
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a fait allusion à une alliance anti-israélienne récemment formée aux Pays-Bas, connu sous le nom de « Groupe de La Haye », avant de réitérer le soutien de la République islamique à toute initiative visant à mettre fin aux crimes israéliens.
« L’objectif principal [de cette alliance] est de mettre fin à l’impunité du régime sioniste pour le génocide à Gaza », a-t-il indiqué, ajoutant que l’Iran soutenait toute initiative allant dans ce sens.
Par ailleurs, M. Baghaï a dénoncé l’appui occidental à Israël dans la guerre de Gaza, plus précisément l’envoi d’armes mortelles au régime, avant de noter que les dirigeants israéliens doivent être jugés pour leurs crimes.
Vendredi 31 janvier, des représentants d’Afrique du Sud, de Malaisie, de Namibie, de Colombie, de Bolivie, du Chili, du Sénégal, du Honduras et du Belize auprès des Nations unies ont annoncé la formation du Groupe de La Haye pour mettre fin à l’occupation israélienne et coordonner les mesures juridiques, diplomatiques et économiques contre les violations du droit international par Israël.
Parmi ses objectifs, le groupe vise à empêcher la fourniture d’armes à Israël, qui pourraient être utilisées pour commettre des crimes contre les Palestiniens.
« Les Gazaouis sont les seuls à décider de leur sort »
En ce qui concerne la proposition du président américain, Donald Trump, concernant la délocalisation des Gazaouis, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a précisé qu’« aucun groupe n’a le droit de décider de l’avenir de Gaza, sauf les Palestiniens eux-mêmes. »
Fin janvier, Trump a avancé un plan visant à « nettoyer » la bande de Gaza et à délocaliser ses habitants vers la Jordanie et l’Égypte, « temporairement ou à long terme ».
Les propos de Trump ont suscité de nombreuses condamnations de la part de la Palestine, de l’ONU et du monde arabe, qui les ont qualifiés de coup potentiellement fatal à la solution dite à deux États.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, quant à lui, a indiqué : « La déportation ou le déplacement forcé du peuple palestinien est une injustice à laquelle nous ne pouvons pas participer. »
Le roi Abdallah II de Jordanie a également rejeté tout déplacement forcé des Gazaouis.
« Israël veut entraver la reconstruction du Liban »
Ailleurs dans son discours, M. Baghaï a rejeté les allégations israéliennes selon lesquelles l’Iran « ferait parvenir en contrebande » des dizaines de millions de dollars américains au mouvement de résistance libanais Hezbollah.
Il a souligné que cette allégation visait à empêcher la reconstruction du Liban après l’agression meurtrière israélienne contre ce pays.
En novembre 2024, ‘Israël’ a été contraint d’accepter un cessez-le-feu avec le Hezbollah après avoir essuyé de lourdes pertes et n’ayant pas réussi à atteindre ses objectifs dans son agression contre le Liban.
« L’Iran soutient le choix du peuple syrien »
Interrogé sur la nomination d’Abou Mohammed al-Jolani, le commandant du groupe armé Hayat Tahrir al-Cham (HTC), comme nouveau « président » de la Syrie, M. Baghaï a réitéré que « tout gouvernement soutenu par le peuple syrien est soutenu par nous ».
« Nous espérons que la période de transition conduira à la formation d’un gouvernement inclusif qui représente tous les Syriens ».
Le HTC occupait auparavant certaines zones du nord de la Syrie après avoir été repoussé par Damas et ses alliés à la suite de l’apparition de groupes armés soutenus par l’étranger dans le pays en 2011.
Le 8 décembre 2024, cependant, il s’est emparé de vastes pans du reste du pays lors d’avancées éclair au milieu de lourdes frappes aériennes israéliennes contre la nation, le régime de Tel-Aviv ayant commencé ces frappes sous prétexte d’empêcher l’éclatement de la violence dans les territoires occupés adjacents à la Syrie.
Nomination de l’ambassadeur d’Iran à Londres
Lors de la conférence de presse, M. Baghaï a fait savoir qu’Ali Moussavi, ancien directeur général des Affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères, a été nommé ambassadeur d’Iran au Royaume-Uni.
L’Iran convoque l’ambassadeur de Suède
Par ailleurs, le porte-parole de la diplomatie iranienne a annoncé que le ministère des Affaires étrangères a convoqué, dimanche 2 février, l’ambassadeur suédois à Téhéran pour protester contre les mesures « non constructives » prises contre Mohsen Hakimollahi, directeur du Centre islamique Imam Ali en Suède, qualifiant de « sans fondement » les accusations portées à son encontre.
Baghaï a affirmé que le religieux iranien Mohsen Hakimollahi, qui a été détenu à Stockholm et risque d’être expulsé, n’a commis aucun crime, avant de noter : « Cela n’est absolument pas compatible avec les droits de l’homme. »
Source: Avec PressTV