Un Français a été arrêté jeudi à l’issue d’une course-poursuite dans le centre d’Anvers (nord de la Belgique) après avoir « mis en danger » des piétons en roulant à très vive allure dans une artère commerçante à bord d’une voiture contenant des armes.
Il n’a pas été fait état de blessé, mais la grande ville portuaire flamande a été placée en « vigilance renforcée ».
Le parquet fédéral belge, compétent en matière de terrorisme, a annoncé qu’il avait été saisi « au vu des premiers éléments recueillis et compte tenu de ce qui s’est passé hier (mercredi) à Londres », où un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) a fait trois morts, dont deux fauchés par un 4×4.
Le bourgmestre (maire) d’Anvers, Bart De Wever, a évoqué un « possible attentat terroriste », selon l’agence Belga. Mais des sources proches de l’enquête interrogées par l’AFP ont appelé à la prudence.
En fin de matinée, « le véhicule roulait à grande vitesse sur le Meir », la grande rue commerciale et piétonnière d’Anvers, « donc les gens devaient sauter sur le côté », a déclaré le chef de corps de la police de la métropole, Serge Muyters, lors d’une courte conférence de presse.
Son conducteur, « un homme d’origine nord-africaine » qui portait une « tenue de camouflage », a été arrêté à l’issue d’une course-poursuite dans le centre de la ville, a-t-il précisé.
Il a été identifié par le parquet fédéral comme étant « Mohamed R. », âgé de 39 ans, « de nationalité française et domicilié en France ». Il roulait « à une vitesse très élevée. A différents moments, des piétons ont été mis en danger », selon le parquet.
Le Meir est l’une des artères commerçantes les plus fréquentées de Belgique. En partie piétonnière, elle attire nombre de touristes venant des Pays-Bas tout proches. La voiture a refusé de s’arrêter quand des militaires en patrouille le lui ont demandé, et a pris la fuite en brûlant un feu rouge.
Elle sera finalement « interceptée » sur un quai en bordure de l’Escaut –le fleuve qui serpente en bordure du centre de la ville– après avoir emprunté des rues du cœur historique d’Anvers, selon le chef de la police locale.
Armes et bidon
« Différentes armes ont été découvertes dans le coffre, des armes blanches, un riot gun (fusil à pompe, ndlr) et un bidon contenant un produit encore indéterminé », a énuméré le parquet.
Après avoir été examinée par les services de déminage, la voiture a été évacuée et le périmètre de sécurité levé, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Dans les rues d’Anvers, « la vigilance est actuellement renforcée », a précisé le chef de la police locale, « ce qui veut dire qu’il y a davantage de surveillance policière dans les endroits où il y a beaucoup de personnes ».
Cet événement s’est déroulé au lendemain du premier anniversaire des attentats du métro et de l’aéroport de Bruxelles (32 personnes morts le 22 mars 2016). Il intervient après deux attaques terroristes à Londres et à l’aéroport parisien d’Orly en moins d’une semaine.
Sur Twitter, le bourgmestre (maire) d’Anvers, Bart De Wever, a « remercié au nom des Anversois les militaires qui sont intervenus, les services de police et l’équipe d’intervention rapide ».
Le Premier ministre belge Charles Michel a assuré que son gouvernement restait « mobilisé ».
Depuis les attentats de Paris en novembre 2015, puis ceux de Bruxelles, la Belgique reste au « niveau 3 » d’alerte, sur une échelle de 4, ce qui signifie que la menace reste « possible et vraisemblable ».
Il ne se passe guère de semaine sans opérations et descentes de police. Et des militaires continuent de patrouiller dans les grandes villes du pays et de surveiller les sites sensibles.
Anvers, la seconde plus grande ville de Belgique et deuxième port européen, derrière Rotterdam, accueille une importante communauté d’origine immigrée de confession musulmane, ainsi qu’une communauté juive orthodoxe, particulièrement active dans le secteur diamantaire, dont la ville est l’une des capitales mondiales.
Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, s’était inquiété début mars d’une « évolution de la menace ».
« Nous restons vigilants sur ce qu’il se passe sur notre territoire et dans le monde, parce que le terrorisme ne connaît pas de frontière », avait déclaré à l’AFP M. Jambon.
Aujourd’hui, l’EI « inspire les gens pour qu’ils contribuent au jihad. C’est Nice, Berlin, Jérusalem, c’est le type avec la machette qui a attaqué deux femmes policières à Charleroi (sud de la Belgique) », avait dit M. Jambon à l’AFP.
Source: AFP