Le général de brigade Yossi Sariel, commandant sortant de la prestigieuse unité de renseignement militaire 8200, a lancé lundi une critique cinglante contre le chef d’état-major de l’armée d’occupation, Herzi Halevi, lors d’un discours prononcé devant 600 officiers supérieurs à la base de Palmachim.
Presque un an et cinq mois après l’opération du Hamas, Déluge d’Al-Aqsa lancée le 7 octobre 2023, Sariel a dénoncé l’absence d’analyse collective de l’échec : « Tsahal était paralysée pendant des heures. Il y avait beaucoup de forces qui sont intervenus, mais l’ensemble de l’appareil militaire n’a pas fonctionné. »
« En 507 jours, le groupe n’a jamais pris ne serait-ce que 10 minutes pour se demander comment nous avons échoué en tant qu’équipe. Pas une seule fois tous les acteurs principaux, commandants et officiers du renseignement, ne se sont assis ensemble pour se demander comment nous avons pu échouer ainsi », a ajouté Sariel.
Le général a assumé sa part de responsabilité : « Le 7 octobre à 6h29, je n’ai pas rempli ma mission comme mes subordonnés, mes supérieurs et les Israéliens que j’aime tant l’attendaient de moi. Quand on m’a nommé commandant de l’unité 8200, on attendait de moi que ce genre de choses n’arrive pas, et c’est arrivé. Moi, Yossi, j’ai échoué. »
Sariel a évoqué les signes avant-coureurs ignorés la veille de l’attaque : « Le Hamas avait activé des cartes SIM et des ressources d’urgence à travers Gaza. Si on avait demandé à une personne ordinaire dans la rue si, face à ces signes, il valait mieux que les chars soient en position et les drones en l’air, qu’aurait-elle répondu ? »
Il a également révélé qu’un haut responsable du Hamas avait confié à un proche, trois jours après l’opération du Déluge d’Al-Aqsa, « qu’une heure avant l’offensive, ils avaient envisagé de l’annuler car ils ne voyaient aucune force israélienne et craignaient une embuscade ».