Donald Trump a mis sa menace à exécution et ordonné, le lundi 4 mars, une « pause » dans l’aide militaire des Etats-Unis à l’Ukraine en guerre contre la Russie, trois jours après l’altercation à la Maison Blanche avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution » au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a déclaré un responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat.
« Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif », a-t-il ajouté.
Il s’agit essentiellement de l’aide militaire déjà approuvée sous l’ancienne administration de Joe Biden et très largement soldée mais dont il reste encore des équipements et armes à livrer.
Donald Trump ne décolère pas contre M. Zelensky depuis la rencontre vendredi à la Maison Blanche qui a tourné en affrontement verbal, et il a accentué lundi ses menaces contre le dirigeant ukrainien, qu’il suspecte de ne « pas vouloir la paix » avec la Russie.
Il a assuré notamment qu’il ne « tolérerait plus très longtemps » les positions du président ukrainien.
Le président américain a aussi jugé dans la journée que son homologue ukrainien devrait être davantage « reconnaissant » pour l’aide des Etats-Unis.
Mais il a aussi estimé que l’accord sur l’accès aux minerais ukrainiens, que Volodymyr Zelensky était censé signer à Washington vendredi, pouvait encore être conclu.
De son côté, le chef de l’Etat ukrainien a estimé sur X qu’il était « très important que nous essayions de rendre notre diplomatie vraiment substantielle pour mettre fin à cette guerre le plus vite possible. »
Et, dans une vidéo publiée lundi soir, il a réitéré son appel à fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité.
« La pire chose »
Réagissant plus tôt à une déclaration faite dimanche à Londres, dans laquelle M. Zelensky estimait « qu’un accord mettant fin à la guerre (était) très très lointain », Donald Trump l’a menacé de « ne plus tolérer très longtemps » cette position.
« C’est la pire chose que Zelensky pouvait dire et l’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps », a écrit M. Trump sur son réseau Truth Social.
« Ce gars ne veut pas de paix tant qu’il a le soutien de l’Amérique », a déclaré Donald Trump, qui avait menacé vendredi de « laisser tomber » l’Ukraine s’il ne se faisait pas plus conciliant.
Comme en écho aux propos du président américain, le Kremlin, qui avait ordonné en février 2022 l’offensive contre l’Ukraine, a assuré lundi qu’il fallait « forcer Zelensky » car « il ne veut pas la paix ».
Quant aux alliés européens de Kiev, le président français Emmanuel Macron a évoqué l’idée dimanche d’une première trêve d’un mois « dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques », une initiative sur laquelle Londres a aussitôt souligné qu’il n’y avait « pas d’accord » à ce stade.
Un sommet à Bruxelles jeudi sera consacré à l’Ukraine et aux questions de sécurité européenne.
Mais « ce sera un échec pour tout le monde si l’Ukraine est forcée à un cessez-le-feu sans de sérieuses garanties de sécurité », a souligné Volodymyr Zelensky dans la nuit de dimanche à lundi.
Invités par le Premier ministre britannique Keir Starmer, quinze dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, ont affiché dimanche leur engagement à soutenir Kiev et à se réarmer face à la Russie.