Le représentant de l’Iran à l’AIEA soutient que la stratégie occidentale visant à contraindre l’Iran à respecter unilatéralement ses engagements nucléaires est « non seulement inefficace, mais également contre-productive ».
Lors d’une réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohsen Naziri Asl a critiqué les résolutions anti-iraniennes de l’Occident ainsi que la poursuite de l’imposition des sanctions à Téhéran, fondées sur de fausses allégations selon lesquelles l’Iran chercherait à se doter d’armes nucléaires.
Il a souligné l’échec des parties occidentales à respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord nucléaire – Plan global d’action commun (PGAC) – rappelant que cette situation découle du retrait unilatéral des États-Unis en 2018, suivi de l’incapacité des autres signataires européens – la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – à compenser ce retrait.
Naziri Asl a déclaré que la décision de l’Iran de réduire certains de ses engagements constituait une réponse directe à ces violations, conformément aux articles 26 et 36 du PGAC, qui permettent à l’Iran de prendre des mesures correctives si d’autres parties ne respectent pas leurs obligations.
Il a précisé que les mesures correctives prises par l’Iran dans le cadre de l’accord nucléaire ne seront abandonnées que si les sanctions imposées par les États-Unis, l’Union européenne et les trois parties européennes à l’accord sont levées d’une manière à la fois efficace et vérifiable.
« L’expérience montre que la politique de pression menée par certains acteurs est non seulement inefficace, mais également contre-productive », a-t-il réitéré.
L’Occident n’est pas en mesure d’activer le mécanisme de snapback
L’envoyé iranien a également rejeté toute tentative des parties européennes d’invoquer le mécanisme de snapback.
Il a rappelé que la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne -connues sous le nom de la troïka européenne -, ayant eux-mêmes violé la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU et le PGAC, ne disposent d’aucune légitimité nécessaire pour déclencher le mécanisme de résolution des différends en réponse aux mesures correctives de l’Iran.
« La troïka ne peut pas poursuivre la même voie juridique contre l’Iran, car une telle action contredirait à la fois l’objectif du mécanisme de résolution des différends du PGAC et les principes fondamentaux du droit international entre les nations civilisées », a-t-il souligné.
Il a ajouté que toute tentative d’activer le snapback serait « juridiquement infondée, injuste et fortement rejetée ».
Le diplomate iranien a exhorté tous les États membres de l’AIEA à concentrer leurs efforts sur l’application de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, concernant l’accord nucléaire.
Il a mis en garde contre le risque de voir gaspillés des années de diplomatie internationale et d’investissements dans l’accord.
« Il est de notre responsabilité de préserver cet acquis. Nous appelons tous les États membres à appliquer pleinement les dispositions de la résolution 2231, y compris le calendrier prévu », a-t-il déclaré.
En réponse aux accusations occidentales selon lesquelles l’Iran cherche à se doter d’armes nucléaires, l’envoyé iranien à l’AIEA a réaffirmé que l’Iran rejette fermement les armes de destruction massive (ADM) sur la base de ses principes idéologiques et stratégiques, les considérant comme obsolètes, inhumaines et constituant une menace pour la paix et la sécurité mondiales.
Le 18 octobre 2025, dix ans après son adoption, la résolution 2231 prend fin et le Conseil de sécurité clôture le dossier nucléaire de l’Iran.
Cette étape marque la fin officielle des restrictions sur le programme nucléaire iranien.
Cependant, les puissances européennes étudient les moyens de déclencher le mécanisme de snapback, en utilisant les mesures correctives prises par l’Iran comme prétexte.
Ce mécanisme, intégré dans la résolution 2231, permet à tout signataire de réimposer des sanctions de l’ONU si l’Iran est reconnu comme étant en « non-conformité significative ».
En 2020, l’administration Trump a tenté d’activer le mécanisme de retour à la normale malgré son retrait du PGAC. Cette décision a été largement rejetée par la communauté internationale, notamment par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Source: Avec PressTV