Avant la récente offensive sanguinaire israélienne qui a fait près de 1.000 martyrs et blessés en 5 heures, le cycle de négociations du Caire s’était soldé par un échec. Il n’a pas permis de parvenir à une avancée décisive concernant l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Selon un responsable égyptien, la délégation israélienne qui était arrivée dimanche dans la capitale égyptienne pour discuter avec de hauts responsables égyptiens de la question des captifs était « sans l’autorité nécessaire pour négocier de manière significative ».
Dans un entretien pour le quotidien libanais al-Akhbar, ce responsable a indiqué sous le couvert de l’anonymat que l’Égypte et le Qatar ont œuvré ensemble à la formulation d’une vision de compromis. Selon lui « la réponse reçue par les États-Unis et Israël de la part du Hamas vendredi dernier comprenait une véritable solution de compromis comme alternative à la proposition américaine ».
Le Hamas avait accepté de relâcher le soldat israélo-américain Idane Alexander ainsi que les dépouilles de 4 soldats à la double nationalités quitte à passer à la seconde phase. Une exigence à laquelle le mouvement palestinien reste attaché car elle devrait aboutir en fonction de l’accord de trêve conclu à un retrait total des forces israéliennes de Gaza en échange de la libération de tous les captifs israéliens vivants.
Mais Israël refuse catégoriquement de passer à cette seconde phase, se contentant d’accorder une prolongation de la première phase de 40 jours. Tout en réclamant la libération de 11 captifs et de 16 dépouilles.
La proposition de l’émissaire américain Steve Witkoff était aussi proche de l’israélienne, en stipulant une prolongation de la trêve entre 42 et 50 jours sans assurer un engagement israélien en faveur d’un cessez-le-feu définitif. En plus de la libération de 5 captifs vivants et de 10 dépouilles.
Israël et les USA avaient aussi refusé la proposition égyptienne de prolonger la trêve jusqu’à la fin du mois d’avril prochain, et de poursuivre les négociations afin de mettre fin complètement à la guerre.
Selon al-Akhbar, les deux parties cherchent à contraindre la résistance palestinienne à libérer les captifs en utilisant l’arme de l’aide, en continuant à fermer complètement le passage de Rafah, et en empêchant toute aide d’entrer dans la bande de Gaza, menaçant d’une véritable famine.
Selon al-Akhbar, face à ce blocage, l’Égypte s’inquiète sérieusement des efforts destinés à « faciliter potentiellement » le déplacement des habitants de Gaza. D’autant que des discussions sont actuellement en cours à ce sujet, notamment avec le Soudan et la Somalie pour les encourager à devenir des pays d’accueil des Palestiniens déplacés.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, s’attelle aussi pour organiser dans les prochains jours une réunion avec les ambassadeurs étrangers dans le cadre de la promotion du plan de reconstruction de Gaza. Alors que le Caire s’efforce de commencer à former le personnel palestinien qui sera responsable de la sécurité dans la bande de Gaza, en plus de « la présence de forces internationales qui assureront la sécurité et la stabilité », il cherche à faire approuver ce « mécanisme » par le Conseil de sécurité.
Entre-temps, la date de la conférence sur la reconstruction prévue le mois prochain reste à déterminer, faute de consensus politique.
Les chances de discuter du plan égyptien au niveau arabe se sont amenuisées en raison du manque de soutien financier des pays arabes, à l’exception du Qatar, qui a exprimé son soutien. À ce propos, la source a déclaré : « L’Égypte tente d’imposer son plan, en arguant que la seule voie possible est la reconstruction, et non le déplacement, malgré le manque de soutien saoudo-émirati à sa proposition et l’ambivalence jordanienne évidente à son égard. »
Source: Divers