Un journaliste travaillant pour Al Jazeera a été tué, le lundi 24 mars, dans une frappe israélienne contre la bande de Gaza où l’armée poursuit des opérations au sol en encerclant un quartier de Rafah, dans le sud du territoire palestinien.
Depuis la reprise de l’offensive israélienne contre Gaza le 18 mars, au moins 730 Palestiniens sont tombés en martyre dans le territoire assiégé et dévasté, selon le ministère de la Santé, qui a dénombré 57 martyrs dans les dernières 24 heures.
Hossam Shabat travaillait pour Al Jazeera Mubasher, le service arabophone de diffusion en direct, a précisé la chaîne qatarie.
La Défense civile de Gaza a indiqué que sa voiture avait été visée par un drone à Beit Lahia (nord).
Selon des images de l’AFPTV, la voiture, qui portait l’estampille TV et le logo de la chaîne, a été touchée à l’arrière et le corps du journaliste a été retrouvé allongé sur le sol à proximité.
La Défense civile a également indiqué qu’un employé de la télévision du Jihad islamique Palestine Today, Mohamed Mansour, a été tué dans une autre frappe à Khan Younès (sud).
« Nouveau massacre »
Le Syndicat des journalistes palestiniens a dénoncé « un nouveau massacre contre les journalistes ».
Le 15 mars, quatre journalistes ont été tués dans une frappe israélienne à Beit Lahia où ils travaillaient ce jour-là pour une organisation caritative.
Plus de 206 journalistes et employés de médias ont été tués depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza le 7 octobre 2023, selon le Syndicat.
La guerre génocidaire israélienne contre Gaza a fait au total 50.082 martyrs, majoritairement des civils, selon un bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé.
« Pris au piège »
A Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Egypte, l’armée d’occupation israélienne a poursuivi lundi son offensive lancée la veille dans le quartier Tel al-Sultan.
D’après la Défense civile, « environ 50.000 civils sont pris au piège » et les attaques israéliennes ont « fait des dizaines de martyrs et de blessés ».
Attaque contre le CICR
Le Comité international de la Croix-Rouge a également dénoncé lundi « une attaque » contre ses locaux à Rafah, endommagés par un « projectile explosif » alors qu’il était « clairement identifié ».
Aucun membre du personnel n’a été blessé, a précisé le CICR. L’armée d’occupation israélienne a prétendu avoir tiré sur le bâtiment sans savoir qu’il appartenait au CICR, pensant avoir « identifié des suspects ».
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Stéphane Dujarric a pour sa part déclaré que des frappes sur des bâtiments des Nations unies le 19 mars à Deir el-Balah (centre), tuant un employé bulgare, avaient été causées par « un char israélien ».
L’accord de trêve arraché par les médiateurs après des mois de tractations difficiles était entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d’une guerre dévastatrice.
Mais après des semaines de désaccord sur la poursuite de la trêve constituée de trois étapes, ‘Israël’ a rompu celle-ci le 18 mars avec des bombardements massifs suivis d’offensives terrestres, disant vouloir forcer le Hamas à rendre les derniers otages qu’il détient. Pourtant l’accord stipulait la mise en œuvre de la 2ème étape de l’accord censé aboutir à libérer les 58 captifs israéliens toujours retenus à Gaza en échange des centaines de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.