Changement de ton. Le président américain, Donald Trump, s’est dit « très énervé » et « furieux » contre son homologue russe, Vladimir Poutine, sur le dossier ukrainien et menace désormais d’imposer de nouvelle taxes sur le pétrole russe, selon une interview accordée le dimanche 30 mars à la chaîne NBC.
« Si la Russie et moi ne sommes pas capables de parvenir à un accord pour mettre un terme au bain de sang en Ukraine, et je pense que c’était la faute de la Russie (…), je vais imposer des droits de douane secondaires sur tout le pétrole qui sort de Russie », a averti Donald Trump, dans un changement de registre vis-à-vis de Moscou alors qu’il dit vouloir mettre un terme à trois ans de conflit en Ukraine.
Ces droits de douanes supplémentaires de 25% pourraient intervenir à « n’importe quel moment », selon le président américain, qui prévoit de parler dans les prochains jours à Vladimir Poutine.
Selon Giovanni Staunovo, analyste d’UBS, ces droits de douane pourraient cibler les acheteurs, dont l’Inde et la Chine, de la même manière que ceux imposés sur le pétrole vénézuélien par Donald Trump.
« Nous devons cependant voir ce qui sera annoncé dans les prochains jours », a-t-il ajouté.
Selon la journaliste de NBC Kristen Welker, le président américain l’a appelée pour lui faire part de sa colère concernant les commentaires de Vladimir Poutine sur le futur du président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
« J’étais très énervé, furieux » contre Vladimir Poutine, lui a dit Donald Trump, selon elle.
Le président américain a ajouté que Vladimir Poutine savait qu’il était en colère mais qu’il avait « une très bonne relation avec lui », et « que la colère se dissiperait rapidement (…) s’il faisait ce qu’il fallait ».
Le président russe a en effet évoqué l’idée d’une « administration transitoire » pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, afin d’organiser une élection présidentielle « démocratique » dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités.
L’administration de Trump fait pression pour une fin rapide de la guerre, en organisant des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant abouti à aucune percée concrète.
Les deux parties ont accepté le principe d’une trêve en mer Noire. Moscou a demandé la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas pouvoir être acceptées à court terme.