Le directeur du Centre allemand pour les études sur l’Eurasie, Manuel Ochsenreiter, a expliqué la politique régionale de Riyad, dans une interview accordée à l’agence de presse iranienne Tasnim, .
Selon cet analyste allemand expérimenté dans la couverture de l’actualité sur les zones de conflit, l’Arabie saoudite est un important partenaire pour l’Europe aussi bien que pour les États-Unis ; « c’est ce qui explique le silence des dirigeants occidentaux envers les crimes commis par Riyad ».
Par ailleurs, l’Arabie saoudite dispose d’un lobby puissant en Occident, un avantage qui manque aux Yéménites, selon l’analyste allemand.
« Dans la guerre médiatique dont on est témoin aujourd’hui, les civils yéménites ne peuvent pas faire entendre leur voix aux Parlements européens. Il me semble, même, que la plupart des parlementaires allemands, français, italiens ou britanniques, ne savent rien sur la situation au Yémen, alors qu’ils connaissent parfaitement les opportunités commerciales avec Riyad. »
Manuel Ochsenreiter a également évoqué l’approche ambivalente des États occidentaux, ces faux défenseurs des droits de l’homme, envers les crimes commis par les Saoudiens, faisant notamment allusion à la vente à grande échelle d’armements occidentaux à Riyad :
« Vu son emplacement géographique, l’Arabie saoudite est considérée comme étant le représentant des États occidentaux dans la région. Ces crimes n’auraient pu avoir lieu, si Washington et Bruxelles ne s’entendaient pas pour appuyer la politique de l’Arabie saoudite. Il est fort probable que certains pays occidentaux voient un « idiot avantageux » dans l’Arabie saoudite, mais ils finiront un jour par s’éveiller et comprendre qu’ils ont, eux-mêmes, été des idiots bien profitables pour les Al-e Saoud. »
Le directeur du Centre allemand pour les études sur l’Eurasie s’est penché également sur l’attitude saoudienne de poursuivre ses crimes au Yémen, bien que les objectifs escomptés ne soient pas atteints :
« L’Arabie saoudite va, certes, immédiatement arrêter ses frappes contre le Yémen, si Washington, Bruxelles et Tel-Aviv lui ordonnent de le faire. Pour l’instant, ni l’occident ni Riyad ne sont intéressés par une entente avec les révolutionnaires yéménites, car, dans ce cas-là, ils vont devoir leur confier au moins une partie du pouvoir. Riyad et le front occidental sont prêts à tout pour vaincre leurs ennemis et pour ce faire, ils seraient, même, prêts à massacrer tout le peuple yéménite. »
Avec PressTV