Bastion en Syrie de l’organisation Etat islamique (EI) actuellement visée par une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS), Raqqa devrait intégrer à sa libération l’entité décentralisée que les Kurdes veulent instaurer dans le pays, a déclaré lundi à Reuters un dirigeant kurde.
Les miliciens kurdes des YPG contrôlent déjà de vastes territoires dans le nord de la Syrie où ils jouissent d’une autonomie de fait qui préoccupe la Turquie voisine.
Selon Saleh Muslim, codirigeant du parti kurde syrien PYD (Parti de l’union démocratique), les habitants de Raqqa, une ville à majorité arabe, devront se prononcer sur leur avenir une fois que la ville aura été libérée de l’emprise de l’EI.
Et il pense qu’ils choisiront de rejoindre le système « démocratique fédéral » kurde. « Nous le pensons parce que notre projet est pour toute la Syrie et Raqqa peut en faire partie », a déclaré Saleh Muslim par téléphone.
Raqqa doit selon lui se retrouver entre des « mains amicales » faute de quoi la ville constituera un danger pour « toute la Syrie, notamment le nord de la Syrie, le système fédéral du nord de la Syrie et les zones d’auto-administration. »
Le système « démocratique fédéral » vise à créer trois régions autonomes dans le nord de la Syrie en s’appuyant sur le système gouvernemental ébauché l’an dernier et approuvé en décembre par les organisations kurdes de Syrie et leurs alliés.
Ankara, qui assimile les Kurdes syriens aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), craint que leurs succès n’attisent la guérilla dans le Sud-Est turc, où les Kurdes sont majoritaires, et les a sommés de se replier à l’est de l’Euphrate.
Dans le cadre de l’opération « Bouclier de l’Euphrate » lancée en août, à la fois pour chasser l’EI et enrayer la progression des YPG, les forces turques et leurs alliés syriens ont occupé une bande d’une centaine de kilomètres le long de la frontière syrienne.
Elle s’étend entre les deux principales zones aux mains des Kurdes, dont la jonction donnerait naissance au Rojava, ou Kurdistan syrien.
Source: Reuters