Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Tanger, dans le nord du Maroc, pour protester contre l’accostage annoncé dans le port de la ville d’un navire suspecté de « transporter des pièces détachées d’avions militaires » vers ‘Israël’, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Le peuple veut l’interdiction du navire », « Pas d’armes génocidaires dans les eaux marocaines », ont notamment scandé les quelque 1500 manifestants en défilant sur une route longeant le port de conteneurs Tanger Med (nord).
Selon des organisations de soutien aux Palestiniens et des syndicats de travailleurs portuaires marocains, un navire Maersk « transportant des pièces détachées d’avions militaires F35 » en partance des États-Unis et à destination de la Palestine occupée, devait accoster le 18 avril au port de Casablanca (ouest), puis le 20 avril dans le port de Tanger.
Contactées par l’AFP, les autorités portuaires marocaines et la compagnie Maersk n’ont pas commenté.
Samedi 19 avril, des centaines de militants marocains se sont rassemblés au port de Casablanca pour protester contre l’accostage du navire transportant du matériel militaire vers les territoires occupés.
Les manifestants ont scandé des slogans en faveur de Gaza et en opposition à la normalisation des relations avec le régime sioniste, et ont déclaré leur opposition à « transformer les ports du Maroc en un pont pour le massacre du peuple palestinien ».
Selon l’édition arabophone de la chaîne RT, lors du rassemblement organisé en réponse à l’appel du Front marocain de soutien à la Palestine et d’opposition à la normalisation, les manifestants ont appelé les responsables marocains à s’opposer à l’accostage d’un navire appartenant au géant mondial du transport maritime Maersk dans les ports marocains, car il est accusé par des politiciens et des avocats du monde entier de transporter du matériel militaire vers les territoires occupés.
En mars 2025, l’armateur danois avait expliqué mener une « politique stricte consistant à ne pas expédier d’armes ni de munitions vers les zones de conflit actives », assurant ne jamais avoir transporté d’armes ni de munitions dans le cadre de son contrat avec le gouvernement américain.
À Tanger, les manifestants ont également appelé à la fin de la normalisation entre le Maroc et ‘Israël’, actée fin 2020 en échange de la reconnaissance par Washington de la « souveraineté marocaine » sur le territoire disputé du Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario.
Plusieurs manifestations de grande ampleur, rassemblant des dizaines de milliers de personnes, ont eu lieu au Maroc depuis le début en octobre 2023 de la guerre à Gaza, pour réclamer l’abrogation du processus de normalisation avec ‘Israël’.