Le Conseil militaire de Souweïda, dans le sud de la Syrie, a annoncé « son soutien total à la déclaration du cheikh Hikmat al-Hajri, chef spirituel de la communauté druze, appelant à une protection internationale immédiate et à une zone de sécurité sous la supervision de forces internationales neutres afin de mettre fin au bain de sang dans la province ».
Dans un communiqué officiel, le Conseil a appelé « le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer une zone de sécurité à Souweida et dans les environs, sous la supervision de forces internationales neutres, afin de mettre fin au bain de sang ».
Il a exhorté les Nations Unies « à dépêcher d’urgence des équipes d’enquête pour documenter les crimes commis dans la région et poursuivre les personnes impliquées au niveau international ».
Le Conseil militaire de Souweïda a mis en garde « les pays soutenant Hayaat Tahrir al-Sham contre leur financement continu de groupes terroristes qui pratiquent le nettoyage confessionnel, en violation des conventions internationales ».
Le Conseil a affirmé sa volonté « de renforcer la coordination sécuritaire avec tout organisme international sérieux afin de protéger les civils », soulignant « qu’il n’autorisera en aucun cas l’entrée des prétendues Forces de sécurité générale à Jabal al-Arab afin de préserver la paix civile ».
Le communiqué a indiqué que « le Conseil répondra avec la plus grande force à toute attaque future, conformément au droit international humanitaire », soulignant que « les groupes terroristes cherchent à démanteler l’unité de la région en diffusant l’idéologie takfiriste et en imposant leur hégémonie par la force, ciblant en particulier l’identité druze ».
Le Conseil a noté que « le silence du monde sur les crimes commis à Sahnaya et les attaques de Souweïda et Jaramana encourage le terrorisme et leur récurrence ». Il a noté que « le sang druze ne coûte pas moins cher que n’importe quel autre sang et la protection des civils est une responsabilité humanitaire avant d’être politique ».
Le Conseil a également confirmé que « des crimes de guerre systématiques contre des civils druzes dans la ville de Sahnaya ont été documentés, notamment le meurtre aveugle de personnes innocentes et sans défense sous des prétextes sectaires, des arrestations arbitraires et des insultes envers les religieux, les symboles et les lieux saints druzes ».
Washington met en garde contre le chaos confessionnel
Le Département d’État américain a condamné « la rhétorique incendiaire et les récents actes de violence visant les membres de la communauté druze en Syrie », les qualifiant « d’inacceptables ».
Dans un communiqué, le Département d’État américain a appelé « les autorités intérimaires à cesser les combats, à traduire en justice les responsables des violences et des atteintes aux civils, et à garantir la sécurité de tous les Syriens ».
Le Département d’État américain a appelé à « un futur gouvernement représentatif qui protège et intègre toutes les communautés syriennes, y compris les minorités ethniques et religieuses ».
Il a averti que « le sectarisme ne fera que plonger la Syrie et la région dans le chaos et de nouvelles violences ».
Il a ajouté : « Nous avons constaté que les Syriens sont capables de résoudre leurs différends pacifiquement par la négociation ».
« La Syrie a été le théâtre d’affrontements confessionnels ces derniers jours, qui ont fait une quarantaine de morts rien qu’à Souweïda, sans compter les disparus », selon des sources locales.
« À Jaramana et Achrafieh Sahnaya, des décès ont été enregistrés. Les noms de 15 personnes tuées, dont cinq exécutées sur le terrain, ont été dévoilés », selon certaines sources.
Après plusieurs jours de violences interconfessionnelles, le directeur de la sécurité de la province de Damas, Houssam al-Tahhan, a annoncé que « le gouvernement syrien et les notables de la ville de Jaramana sont parvenus à un accord prévoyant la remise immédiate des armes lourdes et des armes individuelles après une période déterminée, les armes étant réservées aux institutions officielles de l’État ».
Le cheikhat druze de Souweïda a souligné « qu’il fait partie intégrante de la patrie syrienne unifiée et rejete toute forme de division, de séparation ou de sécession ».
Israël évacue cinq druzes syriens
Par ailleurs, l’armée d’occupation israélienne a annoncé vendredi soir avoir évacué « cinq citoyens syriens de la communauté druze pour y recevoir des soins médicaux. Ils ont été transférés au centre médical Ziv de Safed, après avoir été blessés en Syrie ».
L’armée d’occupation israélienne a ajouté dans un communiqué : « Les forces de Tsahal sont déployées dans le sud de la Syrie et restent prêtes à empêcher l’entrée des forces ennemies dans la zone et dans les villages druzes. Tsahal continue de surveiller l’évolution de la situation et reste prête à se défendre et à faire face à divers scénarios ».
Jeudi soir, l’armée d’occupation israélienne a annoncé « le transfert de plusieurs druzes blessés de Syrie pour y recevoir des soins médicaux ». Le ministre israélien de la Guerre, Yisrael Katz, a réitéré ses menaces concernant la poursuite de l’offensive sur le territoire syrien.
Katz a déclaré dans un communiqué : « J’avertis une fois de plus le chef du régime syrien, al-Joulani (le président syrien Ahmad al-Charaa), que si les attaques contre les druzes en Syrie ne cessent pas, nous riposterons avec la plus grande force ».
Il a affirmé : « Suite aux attaques de mardi contre les druzes en Syrie, le Premier ministre et moi-même avons donné instruction à l’armée israélienne de mener plusieurs frappes d’avertissement contre des éléments extrémistes. Un message clair a également été transmis au régime syrien : il est de sa responsabilité de prévenir ces attaques ».
Netanyahu et Katz ont affirmé que « l’armée a mené une opération d’avertissement et attaqué un rassemblement d’un groupe extrémiste alors qu’il s’apprêtait à attaquer des citoyens druzes à Sahnaya, près de Damas ».
Le communiqué a précisé également « qu’un message clair a été transmis au régime syrien : Israël attend de lui qu’il agisse pour prévenir tout préjudice aux Druzes ».
Le chef d’état-major des forces de défense israéliennes, Eyal Zamir, a ordonné à l’armée « de se préparer à attaquer des cibles en Syrie si les affrontements dans la campagne de Damas se poursuivaient ».
Source: Médias