Des dizaines de grands noms du cinéma mondial, de Pedro Almodovar à Richard Gere, ont dénoncé le « silence » face au génocide israélien perpétré à Gaza, dans une tribune hautement symbolique publiée à la veille de l’ouverture du Festival de Cannes.
« Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza », indique ce texte cosigné par quelque 380 artistes, dont le cinéaste suédois lauréat de deux Palmes d’or Ruben Östlund, le réalisateur canadien David Cronenberg et l’acteur espagnol Javier Bardem.
Leur tribune rend hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement israélien mi-avril et héroïne d’un documentaire programmé dans le cadre du festival de Cannes, qui débute mardi.
« Dix de ses proches, dont sa sœur enceinte, ont été tué.es par cette même frappe israélienne », indique la tribune.
« Pour Fatma, pour tous ceux qui meurent dans l’indifférence. Le cinéma se doit de porter leurs messages, de refléter nos sociétés. Agissons avant qu’il ne soit trop tard », conclut le texte.
La tribune s’émeut également de « l’absence de soutien » de l’Académie des Oscars quand le Palestinien Hamdan Ballal a été attaqué par des colons israéliens fin mars, quelques jours après avoir été oscarisé pour son documentaire « No Other Land ».
« Une telle passivité nous fait honte », écrivent les signataires.
« A quoi servent nos métiers si ce n’est à tirer des leçons de l’Histoire, des films engagés, si nous ne sommes pas présent.e.s pour protéger les voix opprimées ? », demandent les 380 signataires de cet appel, qui devait aussi paraître dans Variety, la bible américaine du cinéma. Ils exhortent à agir « pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence ». « Le cinéma se doit de porter leurs messages », écrivent-ils encore.
« Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales, engagées, paraît se désintéresser de l’horreur du réel, de l’oppression subie par nos consœurs et confrères ? », s’interrogent-il, appelant à agir « pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence ».
« Le cinéma se doit de porter leurs messages », écrivent-ils.
Source: Avec AFP