Les hôpitaux ont accueilli plus de 250 martyrs durant les 36 dernières heures, a révélé le directeur général du ministère de la Santé à Gaza, docteur Mounir al-Dabach, assurant que l’armée d’occupation israélienne utilise des armes prohibées.
Les hôpitaux sont débordés et ne peuvent soigner tout le monde, a-t-il indiqué assurant que le bilan des martyrs risque d’être revu à la hausse.
Le correspondant d’al-Manar dans la bande de Gaza a rendu compte de 73 martyrs depuis l’aube de ce vendredi. Dont plus de 60 à Gaza-ville, Beit Lahia et le camp de Jabalia dans le nord, spécifiquement visés par les raids aériens et bombardement d’artillerie israéliens.
Le quotidien israélien Maariv a rendu compte de 100 raids en 24 heures.
L’observatoire Euromed a quant à lui recensé 110 martyrs au nord de la bande de Gaza en moins de 12 heures dans des bombardements qui ont visé 10 maisons à Beit Lahia, faisant remarquer que des victimes sont encore ensevelies sous les décombres.
Il constate une escalade gravissime du rythme du génocide israélien dans l’enclave dans « l’une des offensives la plus meurtrière » depuis le début de la guerre en recourant à « la politique de la terre brûlée et à la destruction totale des quartiers et des infrastructures ».
« Comme si c’était la fin du monde »
Un médecin à l’Hôpital indonésien de Beit Lahia a déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que son établissement avait reçu 30 corps.
Des images de l’AFP montrent des habitants, dont des enfants ayant perdu leur mère, se lamenter sur le corps de leurs proches, et des blessés soignés à même le sol au milieu des cris et pleurs.
« Nous dormions quand soudain tout a explosé autour de nous (…) Il y avait du sang partout. Nous ne savions pas qui était mort et qui était encore en vie », relate Oum Mohamed al-Tatari, 57 ans du secteur de Tel al-Zaatar.
A Beit Lahia, Said Hamouda, 41 ans, témoigne d’une « scène indescriptible, comme si c’était la fin du monde ». « Ils ont ciblé des habitations pleines de civils alors qu’ils dormaient ».
Mohammed Saleh, directeur par intérim de l’hôpital Al-Awda de Jabalia, a indiqué de son côté à l’AFP que son hôpital avait reçu cinq corps et soignait « plus de 75 blessés » à la suite de ces frappes. « Ce dont nous sommes témoins aujourd’hui est la préparation du terrain pour exterminer les Palestiniens à Gaza », a affirmé pour sa part le directeur des hôpitaux de terrain dans la bande de Gaza pour la chaine qatarie al-Jazeera. « Gaza est devenu l’enfer sur terre ».
Des médias palestiniens rapportent que des bombes fumigènes ont été larguées sur cette ville avant son bombardement frénétique. Dans la journée, un raid a frappé une voiture transportant des déplacés.
« L’occupation israélienne a bombardé la maison voisine de la mienne […] alors que ses habitants étaient à l’intérieur », a déclaré à l’AFP Youssef al-Soultan, habitant de Beit Lahia, joint par l’AFP pendant la nuit, faisant état de « frappes aériennes, tirs d’artillerie et de drones ».
« Il y a une vague massive de déplacement de civils. L’effroi et la panique nous saisissent au milieu de la nuit », a-t-il ajouté.
A pied, entassés avec quelques biens dans des camionnettes ou sur des charettes, de nombreux habitants fuient la ville de Gaza, principale localité du nord, ont constaté vendredi des photographes de l’AFP.
Les maisons bombardées à Beit Lahia et Jabalia appartiennent aux familles al-Gandour, al-Sayed, al-Tatari, al-Zinati, Saliha, Husseini, Khalil, Abou Rakba, Abou Alba, Kilani, Abed Rabbo et Taha.
Un membre de la Défense civile a assuré que les corps des membres de la famille al-Zinati qui sont enterrés sous les décombres de leur maison, n’ont pu être dégagés à cause des raids israéliens incessants.
Parmi les martyrs de ce vendredi figure le directeur du commissariat de police de Beit Hanoune au nord de l’enclave, le caporal Zaher Ayman Aliane.
Selon un nouveau bilan des victimes palestiniennes du génocide, depuis 7 octobre 2023, fourni par le ministère de la Santé, le chiffre des martyrs est de l’ordre de 53.119 et celui des blessés a atteint le 120.214.
Source: Divers