Une visite de diplomates dans le nord de la Cisjordanie occupée a été interrompue mercredi par des tirs « directs » à « balles réelles » de la part de soldats israéliens, a assuré l’Autorité palestinienne.
L’incident s’est produit en début d’après-midi aux abords du camp de réfugiés de Jénine, ville au cœur d’une offensive militaire israélienne majeure.
Selon le gouverneur de Jénine, la délégation comptait 31 ambassadeurs et diplomates arabes et européens.
des diplomates de Chine, du Japon et du Mexique ainsi que de plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et la Roumanie, participaient à cette visite, ont indiqué des sources diplomatiques pour l’AFP.
Plusieurs voitures diplomatiques ont quitté les lieux à la hâte après les coups de feux, rapporte le journaliste de l’agence.
« Des tirs à balles réelles »
Le ministère des Affaires étrangères palestinien a diffusé une vidéo montrant deux personnes portant des uniformes de l’armée israélienne mettre en joue un groupe de diplomates.
Il avait auparavant accusé des soldats israéliens d’avoir visé « directement à balles réelles une délégation diplomatique accréditée auprès de l’État de Palestine » en visite « de terrain dans le gouvernorat de Jénine ».
Le ministère a dénoncé « une violation flagrante et grave du droit international », condamnant « dans les termes les plus fermes le crime odieux commis par les forces d’occupation israéliennes ».
« C’était la dernière partie de la visite, et soudain nous avons entendu des coups de feu venant du camp », a déclaré à l’AFP un diplomate européen sous le couvert de l’anonymat. « Ce n’était pas juste une ou deux fois. C’était comme des tirs répétés. C’est de la folie. Ce n’est pas normal », a-t-il ajouté.
« Arrogance de l’occupation »
Les tirs des forces d’occupation israéliennes sur 25 ambassadeurs et diplomates arabes et européens lors de leur visite au camp de réfugiés de Jénine illustrent l’arrogance de l’occupation et ses violations de toutes les normes et conventions internationales, a déploré le mouvement Hamas.
Il a rappelé que l’agression israélienne en cours contre Jénine et son camp de réfugiés, dure depuis cinq mois, ainsi que son agression continue contre Tulkarem, Naplouse et d’autres gouvernorats de Cisjordanie. Ce qui « représente une tentative frénétique de mettre en œuvre des plans d’annexion et de déplacement par le biais d’une expansion accrue des colonies et du vol de terres à leurs propriétaires d’origine », a-t-il assuré.
Version israélienne
Dans sa version des faits, l’armée d’occupation accuse la délégation d’avoir dévié de l’itinéraire qui avait été approuvé en coordination [avec les autorités militaires israéliennes].
« Selon une enquête initiale, la délégation a dévié de l’itinéraire approuvé et est entrée dans une zone où elle n’était pas autorisée à se trouver. Des soldats [israéliens] en opération dans la zone ont tiré des coups de semonce pour les éloigner », argue le communiqué le texte, notant qu' »aucun blessé ni dommage n’ont été signalés ».
4.200 familles déplacées
Depuis le début de l’offensive militaire israélienne sur le nord de la Cisjordanie en janvier dernier, et son extension à Tulkarem à la fin du même mois, les villes palestiniennes ont connu une escalade continue, entraînant la mort de 13 Palestiniens rien qu’à Tulkarem, le déplacement de plus de 4 200 familles et la destruction généralisée de maisons et d’infrastructures, selon les données officielles.
A noter que l’agression israélienne en Cisjordanie, y compris Jérusalem, depuis le 7 octobre 2023, a tué au moins 969 Palestiniens, et blessé environ 7 000 autres. 17 000 palestiniens ont été arrêtés durant cette même durée.
Source: Divers