Hong Kong ouvrira les portes de ses universités aux étudiants étrangers qui seraient contraints de renoncer à aller à Harvard du fait de la nouvelle politique de Donald Trump leur interdisant l’accès à la prestigieuse université américaine.
Vendredi, la secrétaire à l’Éducation de Hong Kong, Christine Choi, a appelé les universités de la ville chinoise à accueillir « des étudiants exceptionnels de partout dans le monde ».
« Pour les étudiants internationaux affectés par la politique d’admission des étudiants des États-Unis, le Bureau de l’Éducation (EDB) a fait appel à toutes les universités de Hong Kong pour offrir des mesures de facilitation au étudiants éligibles », a déclaré Mme Choi dans un communiqué.
L’administration de Donald Trump a annoncé jeudi qu’elle interdisait à Harvard d’accueillir des étudiants étrangers à partir de la rentrée prochaine, l’accusant de complaisance antisémite et de liens avec le Parti communiste chinois.
Un juge américain a pour l’instant bloqué la mesure, mais de nombreux étudiants étrangers sont dans l’expectative.
Les universités de Hong Kong pourront rehausser le plafond d’étudiants étrangers admis, selon la responsable.
L’université de science et technologie de Hong Kong (HKUST) a déjà invité vendredi les étudiants internationaux inscrits à Harvard à poursuivre leurs études à HKUST, promettant des « procédures d’admission simplifiées et un soutien académique pour faciliter une transition sans accroc pour les étudiants intéressés », selon un communiqué.
Le président républicain accuse les universités privées les plus prestigieuses, notamment Harvard et Columbia, d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme et de n’avoir pas protégé suffisamment les étudiants juifs pendant les manifestations contre la guerre d’Israël à Gaza, lancée après les attaques du 7 octobre 2023.
Harvard a affirmé ces dernières semaines avoir pris des mesures pour s’assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, et refuse de renoncer à sa liberté académique. A savoir que d’innombrables étudiants juifs ont manifesté pour condamner la guerre israélienne contre la bande de Gaza.
L’administration Trump reproche aussi à Harvard de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus.
Près de 1.300 étudiants chinois sont actuellement inscrits à Harvard, selon les chiffres officiels et environ 280.000 étudient dans d’autres universités américaines.
Dans son bras de fer, le gouvernement américain avait coupé 2,7 milliards de dollars de subventions à Harvard. L’université, l’une des plus riches au monde, a dénoncé ces coupes devant les tribunaux disant ne pas vouloir sacrifier sa liberté académique pour tenter de récupérer ces fonds.
Selon la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, la décision du gouvernement de retirer à Harvard son droit de recevoir des étudiants étrangers pourrait aussi priver l’institution d’importants deniers.
La ministre a assorti jeudi sa décision choc d’un ultimatum: si Harvard veut retrouver ce « privilège », elle doit fournir dans les 72 heures toute une série d’informations dont elle disposerait sur d’hypothétiques activités « illégales » de ses étudiants étrangers durant les cinq dernières années.
« Nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées », a répliqué vendredi dans un communiqué le président de Harvard, Alan Garber. Celui-ci précise que cette décision « met en péril le futur de milliers d’étudiants » de l’université et sert « d’avertissement » à ceux qui avaient choisi les Etats-Unis pour étudier et « réaliser leurs rêves ».
Source: Avec AFP