Un porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a affirmé vendredi que « Gaza est l’endroit le plus affamé au monde », où « 100% de la population est menacée de famine ».
« C’est la seule zone délimitée, un pays ou un territoire défini à l’intérieur d’un pays, où la totalité de la population est menacée de famine. 100% de la population est menacée de famine », a déclaré Jens Laerke, lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève, réfutant l’affirmation du contraire par les autorités israéliennes.
Le porte-parole a expliqué en détail les difficultés que rencontre l’ONU pour acheminer dans le territoire palestinien l’aide humanitaire qu’Israël ne laisse rentrer qu’au compte-gouttes, après un blocus total long de plus de deux mois instauré à la reprise de son offensive militaire en mars.
Selon le porte-parole, 900 camions d’aide humanitaire ont été autorisés par Israël depuis la levée partielle du blocus mais pour l’instant seul les chargements de 600 camions sont accessibles de Gaza, et un nombre encore moindre a pu être acheminé dans le territoire, en raison des bombardements, de l’insécurité, de la congestion des rares routes sur lesquelles l’armée israélienne autorise le passage.
Ce nombre limité de camions « c’est une distribution de nourriture au compte-gouttes, dans un carcan opérationnel, qui en fait l’une des opérations d’aide humanitaire les plus entravées, non seulement aujourd’hui dans le monde, mais aussi dans l’histoire récente », a dénoncé le porte-parole.
Et une fois que les chargements entrent à Gaza ils sont très souvent pris immédiatement d’assaut par la population, a expliqué M. Laerke.
« C’est une réaction de survie, une simple question de survie. Une action de personnes désespérées qui veulent nourrir leur famille et leurs enfants », dit le porte-parole.
« D’ailleurs, l’aide qui se trouve dans ces camions a été financée par les donateurs pour être acheminée vers ces personnes, donc je ne les blâme pas », ajoute-t-il.
Cette aide appartient déjà aux Gazaouis « mais elle n’est pas distribuée comme nous le souhaitons », à savoir « là où les gens vivent ».
Interrogé sur les opérations de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une nouvelle organisation créée de toutes pièces et soutenue par Israël et les Etats-Unis, qui distribue de l’aide depuis quelques jours dans une poignée de centres, M. Laerke estime que « cela ne fonctionne pas ».
Mardi, une distribution a attiré des milliers de personnes mais s’est terminée dans le chaos.
Quand bien même les centres de GHF sont sécurisés, une fois sorti avec un paquet d’aide on devient facilement la cible de pillards, explique M. Laerke.
Les Nations unies, et de nombreuses ONG, refusent de travailler avec la GHF estimant que son plan de fonctionnement n’est pas conforme aux « principes de base [de l’aide humanitaire que sont] l’impartialité, la neutralité et l’indépendance ».
Source: Avec AFP