Les autorités d’occupation israéliennes ont placé en isolation deux militants de la Flottille de la Liberté détenus à la prison de Ramleh, au nord-ouest d’Al-Qods occupée, a dénoncé le centre de défense des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés, Adalah.
« L’eurodéputée franco-palestinienne, Rima Hassan, a été transférée dans une cellule d’isolement très petite et insalubre de la prison de Neve Tirza (réservée aux femmes), dépourvue de fenêtres et percée de plusieurs trous dans les murs. Elle a été placée à l’isolement après avoir écrit l’inscription « Liberté pour la Palestine » sur l’un des murs de la prison, avant d’être renvoyée à la prison de Ja’foun », a déclaré Moatasem Zeidan, porte-parole du centre au quotidien panarabe Al-Quds Al-Arabi.
Je vais t’écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas
Dans un communiqué publié le mercredi 11 juin sur le réseau social X, Clémence Guette, vice-présidente du Parlement français a dénoncé des « conditions insalubres », auxquelles la militante franco-palestinienne a été confrontée avant d’entamer sa grève de la faim en signe de protestation.
Rima Hassan a été placée à l’isolement, dans une cellule insalubre.
Elle entame une grève de la faim.
Toutes mes pensées vont vers ma collègue emprisonnée, ainsi qu’à ses camarades de la #FreedomFlotilla.
Rdv à République à 19H. pic.twitter.com/hNReNRCWUy
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) June 11, 2025
Un second communiqué a été émis par la même responsable française, dans lequel elle a rapporté que Hassan, la militante en question, avait été menacée par des responsables israéliens, qui lui avait demandé : « Si tu ne signes pas les papiers d’expulsion, on te fracasse la tête contre les murs, on fera comme on veut. »
« Je vais t’écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas. On va régler ça à notre façon »
Voilà comment a été menacée Rima Hassan par ses ravisseurs, soldats israéliens.
Alerte. Des ressortissants français sont en danger entre les mains des hommes de Netanyahou. pic.twitter.com/rvEYig3jHd
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) June 11, 2025
Thiago Avila entame une grève de la faim
Le porte-parole d’Adalah a en outre révélé que le militant brésilien Thiago Avila a été transféré à la prison d’Ayalon et placé en cellule d’isolement en raison de sa grève de la faim et de l’eau, entamée il y a deux jours.
Il a également été « traité avec agressivité par les autorités pénitentiaires, bien que cela n’ait pas donné lieu à des violences physiques directes ».
L’avocate Suhad Bishara, directeur juridique d’Adalah, a déclaré à Al-Quds Al-Arabi : « Huit militants originaires de Turquie, d’Allemagne, de France, du Brésil et des Pays-Bas, qui se trouvaient à bord du navire Madleen, sont détenus à la prison de Ramleh. »
Mme Bishara a souligné « qu’Israël traite les détenus conformément à son droit interne, notamment la loi sur l’entrée en Israël. Il les traite comme s’ils étaient entrés illégalement en Israël, ce qui constitue une hypothèse juridique problématique, car leur destination principale n’était pas Israël. Ils ont été détenus dans les eaux internationales et emmenés de force avec le navire jusqu’au port d’Ashdod. Par conséquent, leur traitement juridique est également problématique au regard du droit israélien ».
Et d’ajouter: « Par conséquent, nous considérons que le remorquage du navire jusqu’au port d’Ashdod et la détention des militants à bord constituent une violation du droit international, et leur maintien en détention constitue également une violation du droit israélien. Nous continuerons d’exiger leur libération, leur retour à bord et leur autorisation de se rendre à Gaza pour acheminer de l’aide humanitaire, puis de rentrer dans leurs pays. »
Par ailleurs, la Coalition de la Flottille de la Liberté, dans un communiqué reçu par Al-Quds Al-Arabi, a qualifié les mesures punitives prises à l’encontre de la parlementaire Rima Hassan d’« attaque directe contre cette responsable démocratiquement élue qui a toujours plaidé pour la justice, la libération et la fin du blocus illégal de Gaza ».
Le communiqué ajoute: « Réduire au silence une parlementaire de cette manière constitue une violation flagrante du droit international. » Cette méthode révèle la brutalité d’un régime habitué à l’impunité.
Pour sa part, l’épouse du militant brésilien Thiago Avila, Lara, a déclaré : « Israël continue d’anéantir le peuple palestinien. Les peuples du monde sont las du mutisme complice des gouvernements qui ont permis au régime sioniste d’agir en toute impunité pendant 77 ans. Assez d’impunité. Assez de famine. Assez d’apartheid. Assez de génocide. Liberté pour Tiago et les huit personnes enlevées. Liberté pour le peuple palestinien ».
La coalition a appelé les gouvernements du Brésil et de la France, ainsi que l’Union européenne, à prendre des mesures immédiates pour protéger leurs citoyens et leurs élus, à exiger leur libération et à tenir ‘Israël’ responsable de ces violations du droit international, considérant son silence persistant comme une « complicité » avec l’État occupant contre ses propres citoyens.
Après cet appel, la diplomatie française a annoncé que Rima Hassan et trois autres militants français seront expulsés jeudi et vendredi.
Le retour en France de Rima Hassan et d’un autre ressortissant français est prévu jeudi soir à Roissy-Charles-De-Gaulle, aéroport où arriveront vendredi soir deux autres militants qui naviguaient sur le bateau, selon une source aéroportuaire.
Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, étaient partis d’Italie le 1er juin à bord d’un voilier pour « briser le blocus israélien » de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois d’une guerre génocidaire israélienne qui coute la vie à plus de 54.000 Palestiniens à Gaza.
La marine israélienne a arraisonné le bateau lundi matin 9 juin à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.