Alors que la diplomatie américaine se présente comme la «conscience morale» du monde, son homologue russe pointe du doigt son silence coupable sur la situation au Yémen. «Ils n’ont pas [de conscience] du tout» rétorque Moscou.
La représentante des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a usé d’un des éléments de langage chers à son pays, dans une déclaration à l’ONU le 29 mars, estimant que Washington était la «conscience morale» du monde, tout en assurant que ce rôle ne serait pas abandonné.
Une intervention ayant fait vivement réagir le Kremlin, qui a mis le gouvernement américain devant ses incohérences : «Si vous êtes la conscience du monde, pourquoi ne voyez-vous pas ce que subit le peuple au Yémen ?», s’est interrogée Maria Zakharova, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe.
«Ou bien s’agit-il d’une conscience hybride, qui n’envoie pas de signal au cerveau ?», a-t-elle poursuivi sur un ton résolument narquois.
«C’est impossible de ne pas le voir», a-t-elle martelé, ajoutant qu’il est difficilement concevable que les Etats-Unis aient une conscience «atrophiée à ce point» et que plus probablement, «ils n’ont pas [de conscience] du tout».
Maria Zakharova a par ailleurs souligné que le conflit au Yémen ne pourrait pas être résolu par la voie militaire, et a appelé à des négociations supervisées par l’ONU.
Depuis mars 2015, la coalition militaire dirigée par Riyad mène des frappes meurtrières contre ce pays pauvre de la péninsule arabe. Près de l0 000 Yéménites, dont une immense majorité de civils, ont trouvé la mort. 42 500 ont été blessés et trois millions ont été déplacés, selon les dernières estimations de l’ONU.
Avec RT