Le secrétaire américain à la Défense James Mattis, et son homologue britannique Michel Fallon ont tenté de fournir une explication aux propos du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, dans lesquels il a assuré que seul le peuple syrien déterminera le sort du président syrien.
Les deux ministres ont affronté une série de questions concernant leur attitude à l’égard du sort de Bachar al-Assad.
Les analystes ont parlé d’un changement qualitatif dans la position de Washington sur le règlement en Syrie, surtout que la délégué permanente des USA aux Nations Unies Nikki Haley a levé tout soupçon sur cette question en affirmant que le renversement d’Assad n’est plus un objectif prioritaire pour les États Unis.
M.Mathis a avancé une réponse vague sur cette question au cours d’une conférence de presse conjointe avec Fallon à Londres : » Nous travaillons sur cette question sur la base du principe « ‘un seul jour en une seule fois ». Il n’a toutefois pas précisé s’il insinuait la poursuite des efforts pour renverser Assad ou d’un règlement de la crise syrienne en général, mais il a implicitement confirmé dans sa réponse que la question de la chute d’Assad ne figure pas sur l’ordre du jour a ctuel de Washington ».
Pour sa part, son homologue britannique a déclaré que » Londres estime que l’avenir d’Assad ne s’inscrit pas dans le longe terme en Syrie ».
Parallélement, M.Fallon a souligné qu' » il est impossible de revenir à une coopération normale avec la Russie en raison de ses interventions dans diverses régions du monde, mais il continuera de traiter avec la partie russe, afin d’éviter des affrontements, dans le contexte de l’intervention possible des forces aériennes russes aux frontières de nos zones d’opérations ainsi qu’en Syrie « .
Le ministre a indiqué que » le dialogue se poursuit avec la Russie concernant les zones où elle jouit d’une grande influence ».
Nul doute que les propos du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson traduisent un revirement grave de Washington pour ce qui est du départ d’ Assad.
Et donc la question qui se pose: Quelles sont les raisons de ce revirement?
Selon l’expert Vladimir Broter de l’Institut de recherche politique internationale humanitaire, « ce changement s’explique par la décision de la Maison Blanche d’adopter une politique réaliste au Moyen-Orient ».
Et de poursuivre : » la position des États-Unis à l’égard de la Syrie , au début de la crise , était destructif . Une position influencée par des contradictions internes et qui a finalement conduit à la chute d’un grand nombre de victimes , provoquant une destruction massive de la Syrie ».
Il a ajouté : » l’administration américaine actuelle a le choix soit de poursuivre l’approche de son prédécesseur, ou de reconnaitre de facto que le président légitime de la Syrie est M.Assad et nul autre en ce moment ».
M.Brocar a souligné que » le nombre des parties bélligerentes qui veulent participer à la table des négociations ne cesse de croitre , élargissant le dialogue . Toute le monde est conscient de la nécessité de résoudre la crise civile dans un pays aussi complexe que la Syrie sur le plan ethnique ».
Il a conclu en disant: » Les Etats-Unis ont reconnu cette réalité et sa décision est très positive . Cela signifie que les négociations ont une chance d’aboutir à une solution pacifique de la crise. Et après l’élimination de Daesh , une nouvelle phase de reconstruction du pays risque de se lancer , sachant que e Bachar al-Assad restera à la tête du pouvoir jusqu’à l’organisation de nouvelles élections nécessaires,surtout qu’il controle, mieux que quiconque une grande partie de la Syrie « .
De son côté, l’expert Victor Oolivech , specialiste dans les affaires russo-américaines, a estimé qu' »un changement radical dans les développements en Syrie, est intervenu grâce à un soutien russe au régime en Syrie, obligeant Washington de ne plus exiger le départ du président syrien, contrairement à ce qu’elle demandait au cours des cinq dernières années ».
Il a noté: » Tous les efforts déployés par les pays occidentaux en Syrie pour renverser Assad, ont échoué, et les Etats-Unis ont été forcé de négocier avec d’autres acteurs clés, notamment la Russie ».
Et de poursuivre : » les récentes déclarations des États-Unis traduisent l’évolution de la situation dans la région, les Etats-Unis ont réalisé qu’ils ont perdu la capacité de déterminer le sort des États « .
M. Oolivech a déploré « le retard de changement de la part de Washington car il intervient après la chute de centaines de milliers en Syrie ».
Il a estimé que » le seul moyen pour mettre fin à la guerre civile en Syrie, est celui de conclure un accord entre les parties concernées au sujet de la période post-conflit en Syrie », soulignant « l’impossibilité de parler de la fin de la du conflit syrien « ..
« Ce moment est encore loin pour plusieurs raisons, d’abord à cause de la poursuite de la crise politique interne aux Etats-Unis, et aussi la difficulté pour l’administration de Trump de négocier avec la Russie. »
Source: Médias