La chaine de télévision américaine CNN a rapporté, le mardi 24 juin, citant trois sources bien informées, que les premières évaluations des services de renseignement américains indiquent que les frappes militaires américaines contre trois installations nucléaires iraniennes la semaine dernière n’ont pas détruit des éléments clés du programme nucléaire iranien.
Selon ce rapport, les frappes n’ont pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.
Cette analyse, menée par la branche renseignement du Pentagone et basée sur une évaluation des dommages du Commandement central américain, contredit les déclarations du président Trump qui avait prétendu que les installations d’enrichissement iraniennes avaient été « complètement détruites ».
La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt a confirmé l’authenticité du rapport, mais prétendu que cette fuite « est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les courageux pilotes qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien ».
Les États-Unis ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan.
Le programme nucléaire ne peut être éliminé
Côté iranien, le gouvernement a annoncé, le mardi 24 juin, avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire.
Un conseiller de l’ayatollah Sayed Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution islamique, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi et que « la partie n’(était) pas terminée ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lui aussi rejeté l’idée d’«éliminer » le programme nucléaire du pays, affirmant qu’il « repose sur le savoir-faire autochtone et ne peut être éliminé par des bombardements ».
Rappelons qu’Israël a lancé à partir du 13 juin une agression militaire d’envergure contre l’Iran, ciblant les sites nucléaires, militaires et résidentiels du pays.
Cette agression a coûté la vie à des centaines d’Iraniens, dont de hauts commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des citoyens, dont des femmes et des enfants.
Le ministère iranien de la Santé a précisé qu’au moins 44 femmes et 13 enfants ont été tués lors de l’agression militaire israélienne contre l’Iran.
En réponse, l’Iran a lancé « l’Opération Vraie Promesse III », tirant des dizaines de missiles sophistiqués en direction des cibles militaires et économiques dans territoires occupés.
Le 22 juin, les États-Unis ont rejoint le régime israélien dans l’assaut et bombardé trois sites nucléaires iraniens, en violation grave de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Le lendemain, l’Iran a frappé par missiles la base américaine d’al-Udeid au Qatar — la plus grande base militaire des États-Unis en Asie de l’Ouest — en réponse à « l’agression militaire manifeste du régime criminel des États-Unis » contre les installations nucléaires iraniennes.
Dans un communiqué publié le mardi 24 juin, quelques heures après l’arrêt des hostilités israéliennes à la suite d’un accord entre Tel-Aviv et Washington, le Conseil suprême de sécurité nationale iranien (SNSC) a salué le courage exemplaire des forces de sécurité de l’Iran face aux attaques israéliennes.
Le SNSC a affirmé que la réponse militaire puissante de l’Iran dans le cadre de l’opération Vraie Promesse III avait contraint le régime israélien à cesser unilatéralement son agression.