Le collectif des mouvements protestataires en Guyane a réclamé dimanche 2,5 milliards d’euros pour ce territoire français d’Amérique du Sud qui connaît un vaste mouvement de revendication sociale.
Le collectif a opposé une fin de non recevoir à l’offre du gouvernement français de plus d’un milliard d’euros formulée la veille.
« Nous exigeons 2,5 milliards d’euros tout de suite », a déclaré Olivier Goudet, un porte-parole du collectif, depuis le perron de la préfecture à Cayenne, où la ministre française des Outre-mer Ericka Bareigts recevait la délégation.
Les centaines de personnes massées en contrebas ont réagi par des cris de joie.
Mme Bareigts « fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu’on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer », s’est encore exclamé M. Goudet, par ailleurs porte-parole des « 500 frères contre la délinquance », un mouvement très populaire dont les membres marchent encagoulés.
« Demain, tous les barrages seront fermés », a-t-il affirmé quelques instants plus tard devant la presse, menaçant ainsi d’un durcissement de la mobilisation.
Le gouvernement compte maintenir son plan d’urgence de 1,085 milliard d’euros annoncé samedi. Il « répond aux préoccupations prioritaires (…) notamment en ce qui concerne l’éducation, la sécurité, la santé ou la commande publique », selon un communiqué d’Ericka Bareigts.
Des accords sectoriels ont également été conclus notamment sur « l’économie », « l’agriculture », « le BTP », « les activités minières » ou encore « les communautés amérindiennes et bushninengue », selon la ministre des Outre-mer.
Le ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, déjà reparti pour Paris où le président François Hollande le recevra lundi matin, avait assuré samedi que « le gouvernement a(vait) entendu les aspirations et les demandes des Guyanais ».
Le collectif « Pou La Gwiyann dékolé », qui groupe les mouvements protestataires, avait aussi demandé samedi « un statut particulier pour la Guyane », déclenchant des vivats des centaines de personnes massées en contrebas de la préfecture.
Le mouvement social d’ampleur inédite que connaît ce vaste territoire d’Amérique du Sud situé à 7.000 km de Paris est basé sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales, ainsi que sur la méfiance face à l’Etat, accusé de sous-investissement depuis des décennies.
Source: AFP