Theresa May a assuré les habitants de Gibraltar qu’elle ne céderait «jamais» la souveraineté sur Gibraltar sans l’accord de la population de ce territoire. Les hommes politiques britanniques sont de leur côté déterminés à défendre les territoires d’outre-mer, la situation actuelle rappelant à certains la guerre des Malouines…
Lors d’un entretien téléphonique tenu dimanche avec le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, le Premier ministre britannique Theresa May a déclaré qu’elle ne signerait aucun accord sur le statut de Gibraltar sans l’approbation de ses habitants.
« Nous ne conclurons jamais d’arrangements selon lesquels le peuple de Gibraltar passerait sous la souveraineté d’un autre État contre leurs souhaits librement et démocratiquement exprimés », a-t-elle indiqué.
Boris Johnson, ministre britannique des Affaires étrangères, a indiqué que l’appartenance territoriale de Gibraltar demeurait inchangée. Le ministre de la Défense, Michael Fallon, a de son côté promis de « toujours la défendre ».
De son côté, Michael Howard, ex-leader du Parti conservateur, a rappelé dans une émission de la chaîne Sky News les actions de Margaret Thatcher lors la guerre des Malouines, en les comparant à la situation actuelle.
« Il y a 35 ans, une autre Premier ministre a envoyé des troupes pour protéger la liberté d’un petit groupe de citoyens britanniques contre un pays hispanophone, et je suis absolument sûr que le Premier ministre actuel manifestera la même détermination pour défendre le peuple gibraltarien », a-t-il conclu.
Madrid a été étonné par le ton des commentaires « émanant du Royaume-Uni, pays connu pour son sang-froid ».
« Quelqu’un au Royaume-Uni a les nerfs qui lâchent, mais il n’y en a aucune, même pas une toute petite raison à cela », a souligné le ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis.
Fabian Picardo a pour sa part dénoncé « la machination prévisible de l’Espagne » qui « cherche à manipuler le Conseil européen pour poursuivre ses propres intérêts politiques mesquins ». Il a qualifié la proposition de l’UE de « discriminatoire » et « inutile ».
Le 31 mars le président du Conseil européen Donald Tusk a présenté un projet d’« orientations de négociation », selon lequel « aucun accord entre Bruxelles et Londres ne pourra s’appliquer au territoire de Gibraltar sans un accord entre le Royaume d’Espagne et le Royaume-Uni ». Les dirigeants des 27 pays membres de l’UE devront adopter ces « orientations » au cours d’un sommet européen programmé pour le 29 avril à Bruxelles.
Cédée par l’Espagne à la Grande-Bretagne en 1713, Gibraltar, qui compte un peu plus de 30 000 habitants sur 7 km2, se retrouvera exclue de l’UE après le départ définitif du Royaume-Uni. Lors du référendum sur le Brexit en juin 2016, 96 % des électeurs de l’enclave ont voté pour rester dans le giron européen.
Mercredi 29 mars, la chef du gouvernement britannique Theresa May a officialisé le déclenchement du Brexit devant les députés du Parlement. Une lettre ad hoc, signée par la dirigeante conservatrice, a été transmise au président du Conseil européen Donald Tusk par l’ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow.
Source: Sputnik