Durant le débat organisé par CNews et BFMTV le 4 avril, Jean-Luc Mélenchon s’est lancé dans une diatribe à l’encontre du cimentier LafargeHolcim, estimant qu’il fallait prendre à son encontre une «décision exemplaire» pour ses activités controversées en Syrie.
«Je trouve étrange que personne n’ait évoqué le cas de Lafarge, compagnie mondiale de ciment, qui a avoué avoir payé Daesh pour pouvoir continuer à produire son foutu ciment», a attaqué le candidat de la France insoumise.
«Eh bien cette compagnie doit être ou bien réquisitionnée, ou bien confisquée, mais une décision exemplaire doit être prise contre ceux qui complotent avec l’ennemi», a-t-il poursuivi.
Une solution cependant complexe à mettre en œuvre, le siège social de l’entreprise étant basé en Suisse depuis la fusion de Lafarge et Holcim en 2015.
Toujours est-il que cette saillie à trouvé un écho favorable à l’autre bout du plateau et de l’échiquier politique en la personne de François Fillon (LR), qui a convenu qu’il fallait «bien entendu», si cela devait être avéré, punir le groupe LafargeHolcim.
Le géant suisse des matériaux de construction a admis avoir conclu des arrangements «inacceptables» pour assurer la sécurité d’une cimenterie en Syrie en 2013 et 2014.
Selon Le Monde, qui avait révélé l’affaire, le groupe (sous giron français à l’époque) aurait payé Daesh pour assurer sa protection.
Après ces révélations, l’ONG Sherpa avait déposé plainte contre le cimentier, notamment pour financement de terrorisme, complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, mise en danger, exploitation abusive et négligence.
LafargeHolcim est aussi sous le coup d’une plainte de Bercy pour avoir acheté du pétrole à la Syrie, contrevenant ainsi à une interdiction édictée par l’Union européenne en 2012.
RT