Et si l’attaque chimique de mardi à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, n’était qu’une mise en scène bien orchestrée? Igor Nikouline, ex-membre de la Commission de l’Onu sur les armes biologiques et chimiques, présente la liste des arguments prouvant que la nature de la tragédie pourrait ne pas être si évidente que cela.
L’expert militaire Igor Nikouline, ex-membre de la Commission des Nations unies sur les armes biologiques et chimiques, présente une vision différente de l’attaque contre la petite ville syrienne de Khan Cheikhoun.
« M. Assad n’a pas pu utiliser des armes chimiques. Tout d’abord, il n’en possède simplement pas. Les inspecteurs internationaux l’ont signalé il y a un an. De plus, cette démarche ne lui est pas profitable — objectivement, il gagne. Et même du point de vue technique il n’a pas pu réaliser cela, à en juger d’après les images diffusées par les médias », estime Igor Nikouline au micro de la station de radio lettone Baltkom.
Selon lui, les organisations terroristes pouvaient s’emparer d’une partie des armes chimiques. Assad aujourd’hui n’en a plus. « En outre, personne ne juge avantageux de recourir aux armes chimiques, et la réaction des États-Unis en est la preuve. Ils ont frappé sans avoir procédé à aucune enquête. »
Qui plus est, M. Nikouline se dit persuadé que dans le cas où l’armée syrienne avait utilisé des armes chimiques, les conséquences auraient pu être bien pires.
« Un missile avec du gaz sarin aurait affecté un territoire beaucoup plus grand. Au moins un kilomètre carré. Le gaz a été utilisé autrement. Encore un argument qui démontre que cela ressemble à une mise en scène. Je vois des hommes et des enfants touchés, mais je ne vois pas de femmes. Le gaz n’a aucun effet sur elles? Tout cela fait penser à la possibilité d’une mise en scène », a-t-il conclu.
Le Pentagone n’a aucune preuve de l’existence d’armes chimiques sur la base de Chayrat
Ni le Pentagone ni le Département d’État américain n’ont fourni de preuve de l’existence d’armes chimiques sur la base aérienne syrienne de Chayrat au lendemain de la frappe effectuée par les navires de la marine US contre cet aérodrome, a déclaré samedi le major-général Igor Konachenko, porte-parole du ministère russe de la Défense.
« Une journée après le tir de missiles effectué par des navires américains contre l’aérodrome de Chayrat, ni le Pentagone ni le Département d’État n’ont présenté de preuve de l’existence d’armes chimiques sur cette base aérienne », a déclaré aux journalistes M. Konashenkov le samedi 8 avril.
Le major-général a noté que l’aéroport avait été visité par des dizaines de représentants des médias, des autorités locales, des sapeurs-pompiers, de la police, sans parler des militaires de l’armée syrienne.
« Néanmoins, personne n’a découvert de « stocks » et surtout de munitions « chimiques » », a souligné le porte-parole.
M. Konachenkov a par ailleurs fait savoir que toutes les personnes qui étaient présentes sur la base ne portaient pas de masques à gaz et se sentaient tout à fait normal.
Ainsi, une question se pose, estime M. Konachenkov: « Qu’est-ce qui a été glissé et une nouvelle fois à l’oreille du Président américain sous couvert de « preuve » de l’existence d’armes chimiques dans un État détesté par Washington, et qui l’a fait?»
Igor Konachenkov a souligné que « tout membre de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), respectée même par les États-Unis, sait qu’il est impossible de cacher les restes d’agents chimiques ou de leurs précurseurs sur les lieux de stockage même après des mois ou des années. »
Selon M. Konachenkov, cette situation « ressemble par trop au tube rempli de poudre blanche de Colin Powell ou aux rapports du Premier ministre britannique au sujet de la présence présumée d’armes chimiques en Irak ».
D’après le général russe, le seul moyen d’obtenir des preuves objectives est d’étudier la présence d’armes chimiques à l’aérodrome, en utilisant des équipements spéciaux pour prélever et marquer des échantillons pour leur analyse scientifique ultérieure.
« De la même façon que des experts russes l’ont fait à Alep après l’utilisation d’armes chimiques par des terroristes», a-t-il souligné.
Source: Divers