Depuis samedi dernier, de nombreuses sources médiatiques ont fait état de la présence de forces américaines au côté de troupes jordaniennes à la frontière jordano-syrienne.
Cette information semble avérée car elle coïncide avec des déplacements plutôt suspects en Méditerranée, estime le site de la télévision libanaise Al-Mayadeen TV.
Depuis la fin du mois de mars dernier, Liberty Passion, l’énorme navire militaire destiné aux missions de transport a entamé un long voyage qui l’a emmené vers 7 destinations.
Avec une surface de 15.330 mètres, il arraisonnait dans le port italien Livorno. Celui-ci est utilisé par la sixième flotte américaine pour transporter les équipements militaires et approvisionner en munitions et en arsenal les forces stationnées dans les régions de conflit.
Le port Livorno se trouve aussi non loin de l’un des plus grands entrepôts de services logistiques américains sur la Méditerranée, le Camp Darby, qui est lui-même formé de plusieurs dizaines d’entrepôts où sont stockées des munitions stratégiques.
C’est à partir de ce port que les attaques américaines contre la Libye avaient été lancées en 2011.
Or, le 26 mars dernier, le Liberty Passion l’a quitté.
Le 31 mars, il a arraisonné en Roumanie avec à son bord 250 véhicules militaires, en l’occurrence des Humvee , des chars, des camions et des hélicoptères. Durant ce séjour, certains d’entre eux ont été débarqués pour des exercices de routine.
De nouveau, le 6 avril suivant, ce navire quittait la Roumanie pour se rendre sur le littoral oriental de la Méditerranée. À ce moment-là, le président américain Donald Trump rencontrait le roi jordanien Abdallah.
À l’aube du vendredi 7 avril, il est entré au canal de Suez, c’est-à-dire après une heure et douze minutes de la frappe américaine contre la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate. Le soir même, il est arrivé au port jordanien d’Aqaba, vers 21 :40.
Or, comme port ne fait pas partie des stations en Méditerranée vers lesquelles les navires de guerre américains se dirigent habituellement pour s’approvisionner en carburant, à l’instar de ceux en Grèce, à Chypres, en Espagne, en Italie, et en Palestine occupée, l’arrêt du Liberty n’a rien d’un acte de routine.
D’autant qu’il y est resté 40 heures avant de prendre le chemin du port de Jeddah en Arabie saoudite, où il n’est resté que quelques heures.
D’après les sources des rebelles syriens, durant ces 40 heures jordaniennes, ont été déchargés des équipements destinés à la milice de l’Armée syrienne libre, en préparation d’une bataille similaire à l’offensive turque dans le nord syrien « Bouclier de l’Euphrate », mais sous supervision américaine.
Dans les milieux des alliés arabes des Etats-Unis, il est aussi question que l’offensive que planifie des Etats-Unis vise à étendre leur hégémonie directe, depuis le nord syrien, à la frontière avec l’Irak, jusqu’au sud syrien, à la frontière jordanienne.
Les déclarations du roi jordanien pour le Washington Post précisent encore plus le projet en cours. Lors de sa visite américaine, il a fait part de ses appréhensions d’une continuité géographique entre l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah et les Gardiens de la révolution, à 70 km de la frontière avec la Jordanie.
Or, les Américains ont eu pour seul commentaire sur les mouvements du Liberty celui de « préserver la sécurité » dans cette partie du globe terrestre.
Comme par hasard, le 10 avril dernier, la base de la coalition à Al-Tanaf, dans le sud syrien proche de la Jordanie, a fait l’objet d’une attaque de la part de la milice wahhabite terroriste Daesh, à l’aide d’un véhicule piégé qui aurait été escorté d’une trentaine de kamikazes, vêtus de gilets explosifs.
C’est une source proche de la Coalition qui l’a dit pour l’AFP. L’excuse pour l’offensive américaine dans le sud syrien est toute prête.