L’ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Malcolm Rifkind, a déclaré qu’il y avait deux raisons qui pouvaient expliquer l’échec du tir de missile nord-coréen : soit l’engin lui-même était défectueux, soit le lancement a été saboté par une cyberattaque américaine.
« Cela aurait pu échouer parce que le système n’est pas assez bon, mais il est tout à fait possible que les États-Unis — à l’aide de cyber méthodes — aient réussi à interrompre à plusieurs reprises ces types de tests en les faisant échouer », a estimé M. Rifkind dans une interview à la BBC.
L’ancien chef du ministère britannique des Affaires étrangères a également prévenu que la Corée du Nord était « un pays avancé en matière de nucléaire » et avait déjà effectué avec succès plusieurs tests.
Les militaires sud-coréens ont informé le 16 avril que Pyongyang avait tenté de procéder au tir d’un nouveau missile, tentative qui s’était soldée par un échec. La défense américaine a confirmé le tir d’un missile. Il a été effectué depuis un polygone d’essai situé près de Sinpo (Hamgyong du Sud, sur la mer du Japon). L’engin, dont le type n’a pas encore été établi, a explosé peu après son envol. Selon les experts, il ne s’agirait pas d’un missile balistique intercontinental.
C’est la deuxième fois qu’un tir est effectué depuis Sinpo ces derniers temps. Le 5 avril, la Corée du Nord avait tiré un missile balistique de moyenne portée de type KN-15.
Pence n’exclut aucune option
Entre-temps, Mike Pence a affirmé lundi que « toutes les options » étaient « sur la table » pour régler le dossier nord-coréen, lors d’une visite très symbolique de la zone démilitarisée (DMZ).
Washington veut parvenir à la sécurité « au travers de moyens pacifiques, grâce à la négociation », a assuré M. Pence lors de sa première visite en Corée du Sud.
« Mais toutes les options sont sur la table et nous demeurons au côté des Sud-Coréens », a-t-il dit au village frontalier de Panmunjom, où avait été signé le cessez-le-feu de 1953.
Il s’exprimait à Freedom House, un des bâtiments situé à quelques mètres d’une démarcation qu’il a qualifiée de « frontière de la liberté ». Il a affirmé que la relation entre Séoul et Washington était « à toute épreuve et inaltérable ».
« Le message du peuple des Etats-Unis d’Amérique est que nous recherchons la paix, mais l’Amérique a toujours cherché à parvenir à la paix en s’appuyant sur la puissance, et mon message aujourd’hui, alors que je me tiens avec les forces américaines en Corée, avec les militaires courageux de la République de Corée, est un message de détermination », a-t-il dit, en soulignant que les Nord-Coréens ne devaient « pas se méprendre sur la détermination des Etats-Unis ».
« L’ère de la patience stratégique est révolue », a ajouté M. Pence, en référence à la doctrine de l’administration Obama qui consistait à refuser tout dialogue avec le Nord et à durcir les sanctions.
Pence était arrivé dimanche en Corée du Sud, au moment où de nombreux experts redoutent un sixième essai nucléaire nord-coréen, et au lendemain d’un gigantesque défilé militaire à Pyongyang, au cours duquel le régime nord-coréen pourrait avoir présenté des missiles intercontinentaux.
Cette visite intervient dans un contexte de très fortes tensions sur la péninsule, où les Etats-Unis ont décidé d’envoyer un groupe aéronaval.
Avec Sputnik + AFP